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Isabelle DESESQUELLES Roman d’une femme qui parle d’autres femmes… Roman sur le temps qui passe, sur la vieillesse qui s’insinue à chaque étape. Roman sur l’amour, conjugal, familial, filial. Sur la sensualité, la sexualité. Roman sur les bonheurs que l’on retient, les souvenirs que l’on peut effacer ou non. Les mots subis et ceux que l’on voudrait entendre. Ce roman est tout cela à la fois. Alice nous présente son institut de beauté L’Eden : « Aucune publicité sur les murs, rien qui puisse rappeler un commerce. […] Pour une esthéticienne qui suit régulièrement sa clientèle, avoir des fiches est fréquent. […] Dans mes fiches, j’essaye de raconter la personne, d’écrire en une quinzaine de lignes qui se trouve derrière un prénom, un âge. […] J’ai écouté leurs confidences, j’ai abrité des aveux. J’agis un peu comme un révélateur dans la chambre noire, et ce que l’on ne voulait pas voir apparaît. Ça tient en quelques mots, l’histoire de qui l’on est, ce que moi j’appelle un condensé d’être. » Les clientes dont nous allons lire les pensées, les réflexions, ces dix femmes, sont toutes de la même famille. Quatre générations. Et après ce préambule explicatif, nous allons les connaître, l’une après l’autre. Les fiches d’Alice nous les présentent : La construction du roman est simple. Chaque chapitre est constitué du récit d’une de ces dix femmes, de son intimité, de son histoire. Les liens de parenté vont apparaître, avec les degrés d’affection des unes pour les autres, leurs réserves, voire leurs rancœurs. Chacune parle d’abondance dans un style qui lui est propre. Parfois s’autorise une autoanalyse sans complaisance, avec le langage de son âge. Un aperçu émouvant, peut-être caustique, souvent drôle, des préoccupations de chacune. Et si certains de ces soucis peuvent paraître frivoles, ou simplement légers, du moins en apparence, ils se dévoileront plus profonds, vite rattrapés par l’évocation d’une blessure ou d’une douleur restée vive. Des regrets remontent de ces vies. Certaines qui ont été subies, ont parfois entraîné résilience ou courage. D’autres ont pu déraper. Mais chacune de ces femmes, va, à son tour découvrir et montrer quelque chose d’inconnu, peut-être jamais formulé jusqu’à présent. La réflexion se construit à L’Eden… Il s’agit ici d’une écriture juste, plurielle. Dans la vie de ces femmes les drames sont là, pas toujours compris, ni assumés. Une lettre reste un mystère, lettre écrite par Ève, il y a quinze ans. Existe-t-elle ? A-t-elle été lue ? Ève n’est plus... « Un suicide gâche beaucoup, et longtemps. Il accuse ceux qui n’ont rien empêché. Et on hérite d’un fracas. » Alors sans aller jusqu’à l’universel, on peut penser que beaucoup de lectrices ou lecteurs devraient se reconnaître ou apercevoir des proches. Anne-Marie Boisson (25/09/14) |
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