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Salim HATUBOU & Mathilde DRAULT

Daba,
l’enfant qui n’aimait pas l’école.


Voici un très beau conte des Comores sur le rôle positif de l’école.

Un petit garçon ne veut jamais rester à l’école. Dès qu’il voit la maitresse et les autres enfants, il retourne chez lui. Sa mère insiste mais il revient toujours chez lui alors elle finit par céder et il est ravi de rester chez lui :
« Alors le petit garçon commença à sauter de joie, hurlant de toutes ses forces :
 – J’ai gagné ! Ouais ! J’ai gagné ! »
Le problème c’est qu’il n’apprend plus rien et donc comprend tout de travers.

« On l’appelait Daba Wure parce que daba signifie l’idiot et wure voulait dire la bave. Et ce petit garçon-là était devenu un idiot qui bavait, le plus grand des idiots. »

Sa mère lui confie des tâches et il applique ses conseils n’importe comment sans réfléchir :
« – Donne-moi le beurre pour que je fasse ton gâteau ! dit la maman.
Ce fut la première fois que Daba Wure regardait sa maman avec fierté. Les yeux brillants, il annonça :
– Maman, je n'ai pas perdu le beurre parce que je t'ai écouté, je me suis souvenu de ce que tu m'avais dit ! Le beurre est...
Daba Wure détroussa la manche de son boubou et... catastrophe ! II avait mis le beurre sur sa manche qu'il avait ensuite retroussée. Et le beurre avait fondu !
Sa maman n'était pas contente. Quand elle vit son fils triste, elle le consola et le rassura :
– Mon enfant, si un jour on te donne du beurre, mets-le dans une marmite que tu fermeras bien et tu rentreras tranquillement à la maison ! As-tu compris ?
Baba Wure hocha la tête. »

D’aventure en aventure, Daba Wure ne fait que des bêtises ce qui fait beaucoup rire les enfants qui anticipent sur ce qui va se passer et mal se terminer. Daba Wure finira par demander à sa mère de l’emmener à l’école :
« Dans les contes des îles de la Lune, l'archipel des Comores, se trouve un personnage appelé Ibunasia. II est très connu pour sa malice et sa sagesse. On oublie souvent de préciser qu'enfant il s'appelait Daba Wure et que c'est grâce à l'école qu'il est devenu un astucieux légendaire. »

C’est une approche métaphorique du rôle de l’école qui parle aux enfants plus que beaucoup de conseils.

Les illustrations dans les tons ocres sont très douces, très arrondies en suivant une ligne comme le fil de la vie. Les bords du chemin pour aller à l’école sont comme deux lignes d’écriture menant au savoir. Les mots s’intègrent aux images et nous montrent ainsi qu’ils sont essentiels.

Brigitte Aubonnet 
(25/03/16)    



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Jeunesse


Orphie

Format 20,5 x 20 cm
40 pages - 10 €



Texte de
Salim HATUBOU


Illustrations de
Mathilde DRAULT







Salim Hatubou
(1972-2015)
écrivain, auteur jeunesse
et conteur, était l’un des pionniers de la littérature comorienne d’expression française.


Bio-bibliographie
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