|
|
Martin WINCKLER
Les invisibles
Martin Winckler nous entraîne à Montréal sur les pas de Charly
Lhombre, le héros récurrent de ses deux romans précédents
(Mort in vitro et Camisoles).
Charly, médecin légiste et médecin généraliste
remplaçant, s'offre une année sabbatique pour approfondir ses recherches
sur les causes des décès chez les hommes de vingt-cinq à
quarante ans. Pour cela, il a obtenu une bourse d'un an pour étudier à
l'université de Montréal, plus précisément au CRIE
(Centre de Recherches Interdisciplinaires en Ethique).
Dès son arrivée, il rencontre une doctorante du CRIE qui l'embauche
pour la distribution des repas aux sans abris, appelés au Québec,
"itinérants". Son premier contact à Montréal sera
auprès des plus démunis.
Lorsqu'il se rend le lendemain au CRIE,
il est plongé dans un autre monde. L'accueil des chercheurs est extrêmement
chaleureux, les filles sont belles, les hommes joviaux.
Il se rend vite compte,
malgré cet accueil, que le CRIE cache de lourds secrets. Sa co-fondatrice,
Kathleen Cheechoo a été assassinée trois ans auparavant et
son meurtre n'a jamais été élucidé. Ces personnes,
à l'apparence si libérée, sont rongés par la frustration
et les non-dits. "Je ne suis pas seulement arrivé en terre étrangère.
Je suis tombé dans une histoire de famille. Et je ne sais pas très
bien ce que j'y fais. En quelques jours, j'ai appris beaucoup plus que je ne le
désirais sur les principaux acteurs du CRIE. Plus, parce qu'il m'a bien
semblé deviner, entre les lignes, des relations tues entre certains acteurs
du drame. Ou de la tragédie."
Charly se lance, parfois malgré lui, à la recherche de la vérité,
épaulé pour cela par une nouvelle conquête, enquêtrice
de son état. Tous les évènements se déroulent en une
petite semaine, vous dire si le rythme est soutenu !
Martin Winckler nous promène dans un Montréal où les gens
sont accueillants, on entend leur accent si charmant au travers de leurs expressions
imagées. Malgré ce dépaysement, il reste fidèle à
lui-même, dénonçant toujours le peu d'état d'âme
des laboratoires pharmaceutiques prêts à sacrifier ces "itinérants"
devenus les invisibles dont personne ne remarque la disparition. Une fois de plus
Martin Winckler nous invite à rester vigilants face au lobbying de ces
labos.
Sylvie Paré
(21/06/11)
|
|
|
Retour
Sommaire
Noir & polar

Fleuve Noir
288 pages - 19,50 €

Martin Winckler
est l'auteur d'une quarantaine de livres parmi lesquels La
maladie de Sachs (POL, 1998, Prix du Livre Inter). Après Mort in Vitro
(2003) et Camisoles (2006), Les Invisibles est son troisième roman
au Fleuve Noir.
Visiter le site de
Martin Winckler
|
|