Franck VILLEMAUD

Comme si elle n'était pas là



De l’émotion à l’état pur. Aucun pathos, aucun mot de trop pour annoncer la mort de la mère. Comme si elle n’était pas là exprime la disparition d’un être cher. Comment le dire ? Ce sont les espaces blancs des pages, les mots qui ne sont pas écrits mais pensés si fort par Franck Villemaud qui créent cette force du texte écrit. Les mots du quotidien cachent les sentiments éprouvés et nous les révèlent avec magie. A la mort de ma mère, phrase qui commence chaque fragment d’amour pour cette mère disparue, ne dit que les moments vécus juste après la mort où la vie continue comme si de rien n’était, presque indécente, alors que le monde s’écroule pour ceux qui aimaient ce mort. Le sujet n’est pas original mais Franck Villemaud a su trouver les mots justes pour partager sa douleur avec nous. Ce n’est pas un livre triste, c’est un livre fort et émouvant.

« A la mort de ma mère, pendant la cérémonie, j’ai découvert une nuance de rouge. Elle cerclait les yeux de mon père. »

« A la mort de ma mère, la veille de l’enterrement, G., L., P. et moi avons acheté des chaussures neuves. G. a appelé ça nos "pompes funèbres". G. et moi sommes allés chez le coiffeur, aussi. »

« A la mort de ma mère, à la sortie de l’église, j’étais incapable de consoler C. et C. était incapable de me consoler, trop de poids et pas assez de forces. Mais C. avait ses bras et j’espère que les miens lui auront suffi. C. avait ses cheveux aussi, où j’avais mon visage. »

Brigitte Aubonnet 
(29/01/07)    



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Le bruit des autres

80 pages - 9 €