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Sophie STERN

Femmes tortues, hommes crocodiles



Sophie Stern nous entraîne au cœur des entreprises contemporaines avec dix nouvelles qui, tels des électrochocs, nous rappellent que nous sommes, avant tout, des êtres humains capables de sentiments :

– Un homme va aider Pedro à intégrer son entreprise. Est-ce vraiment un service qu'il lui rend ?

– Une femme et un homme se retrouvent des années après. Ils n'ont pas réussi à exprimer leurs sentiments et leur attirance mutuelle. Vont-ils réussir à le faire lors de leurs retrouvailles alors que les exigences du travail les rattrapent ?

– Une femme est confrontée à sa maternité. Où est l'essentiel ?

– Consacrer sa vie à sa carrière est le parcours de femmes qui ont de grandes responsabilités. Comment réagir face à un homme qui vous fixe avec trop d'attention ?

– Être responsable de projet marketing pousse à tous les excès. Se faire voler son projet ne peut rester sans conséquences !

- Le désespoir d'amour existe aussi. Comment l'amitié résiste-t-elle ou non à une situation extrême ?

– Vouloir vivre avec son patron peut-être risqué !

– Appeler à la grève peut être un geste pour préserver sa dignité si souvent bafouée dans le monde du travail. Quelle image laisser à ses enfants ? Le travail gangrène la santé des ouvriers. Ceux qui sont venus de l'étranger pour travailler ne sont pas respectés et intégrés comme ils devraient l'être : "Dans l'obscurité, je me lève. Je ne sais plus dormir des nuits complètes. C'est la pleine lune, j'aperçois ma femme couchée en chien de fusil. Un haut-le-cœur me prend, j'ai juste le temps de courir à la salle de bains pour cracher du sang dans le lavabo. Cela ne m'effraie pas. Je sais que je ne vivrai pas vieux, usé par l'usine. A vrai dire je ne me fais pas de souci pour ma propre mort, elle ne m'intéresse pas. Je m'inquiète pour ma femme. Après dix années, elle reste perdue dans ce pays. Elle n'en possède pas la langue et encore moins l'écriture. […] Elle qui m'a suivi si loin les yeux fermés avec nos quatre enfants, a bien vite compris que nous serions toujours des étrangers. Langue ou pas."

– Ne pas travailler pour élever ses enfants appelle à toutes les vengeances quand le mari décide de partir. Certaines femmes sacrifient leur vie professionnelle et n'arrivent pas à retrouver leur place dans le monde du travail lorsqu'elles se retrouvent seules. La vengeance reste une arme !

– Pour finir sur une note optimiste, Un soir à Paris, la dernière nouvelle nous montre que les contraintes professionnelles peuvent devenir du vrai bonheur.

La première question que l'on se pose en refermant le livre est : "Est-ce vraiment essentiel que je passe autant de temps au travail ?"
Ne pas avoir de travail est destructeur. En avoir trop l'est tout autant. Vivre passe souvent au second plan alors que notre temps est compté.
Ce recueil se lit très bien grâce à l'écriture claire et efficace de Sophie Stern. Il ne peut laisser indifférent. A lire, donc.

Brigitte Aubonnet 
(22/03/11)   



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D'un noir si bleu
192 pages - 16,50 €






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Sophie Stern






Sophie Stern a participé à un recueil collectif de nouvelles présenté sur notre site :



Pas de travail qui vaille