Chantal PORTILLO

Bilquis



Bilquis, fille des sables, est née dans le désert des déserts, le Rub’al-khali. Bilquis est une Bédouine qui aimerait devenir la Reine de Saba, figure mythique. A treize ans, après avoir vécu au milieu des pierres, elle réalise qu’elle est très seule et qu’elle a besoin d’un ami. Elle rencontre une coccinelle à sept points qui n’a pas de nom : « On reçoit un nom lorsque l’on est aimé. Pour ne jamais perdre celui que l’on aime, pour le reconnaître, pour le différencier des autres. Jusqu’à présent je n’en ai pas eu besoin. » Bilquis va la nommer Grigri, et la coccinelle lui raconte la vie de la Reine de Saba qui part à la rencontre du Roi Salomon.

Bilquis prépare son départ jusqu’à l’autre côté de la Grande Mer, au pays du Nil Bleu et de la Reine de Saba. Grigri, Criquet L’écarlate, et Vieux Chameau le sage, qui leur servira de guide, vont l’accompagner car Bilquis ne connaît pas le monde.

Ils marchent dans le désert, traversent une tempête de sable, mangent autour d’un feu, préparent le pain…

Bilquis qui vivait nue dans sa grotte doit se couvrir devant les hommes. Elle découvre le regard des autres.

Ce récit se déroule comme un conte. Nous voyageons avec les personnages et partageons leur quête, leurs attentes, leurs espoirs.

Bilquis désire se rendre là où les femmes sont libres : « Je veux traverser la Mer Rouge jusqu’au Nil Bleu, aller dans le Pays où les femmes sont libres de se laver, libres de regarder. Libres de parler à qui elles veulent. Je suis une fille libre. Je serai une femme libre. »

Bilquis découvre les sources, la mer, les chutes du Nil Bleu. Elle rencontre des pêcheurs, des femmes, la Femme Bleue du désert et la Dompteuse de vent ainsi que Bédélé, un jeune éthiopien. Elle vit de grands bonheurs, découvre ce qu’est la joie mais la mort est aussi sur son chemin. Elle comprend ce qu’est l’amitié, l’entraide, la perte aussi. Le chemin pour trouver le bonheur est long et cette quête lui apprend l’essentiel.

Les dessins et aquarelles de Richard Huysschaërt sont extraordinaires et reflètent à merveille l’ambiance du désert. En écho au texte, les pages de ce roman nous entraînent dans un lieu de beauté et de rudesse. L’écriture de Chantal Portillo rend parfaitement le mystère et la complexité des lieux, des personnages et des relations humaines.

Pour ceux qui aiment le désert et la nature, ce livre est un très agréable voyage, l’apport symbolique et humain y est très fort. Pour ceux qui ne connaissent pas le désert, ce roman est une excellente première approche.

Brigitte Aubonnet 
(19/08/07)    



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Editions Bérénice

152 pages - 25 €




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