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Michel PERRIN


La valse des pantins



C'est l'histoire d'un village, Bargeville, avec son curé, son sergent de ville, son maire, ses notables et le reste de ses habitants, sans oublier les idiots du village. C'est l'histoire d'un village banal, comme il en existe beaucoup.
Mr Passavant, le Maire de Bargeville, enrage chez lui lorsqu'on introduit un visiteur :
Messire Passavant, bougon, tournait en rond dans son salon.
"Demain, c'est la Kermesse à Bargeville et les caisses sont vides ! se lamentait-il, les mains dans ses poches lourdes de bourses pleines.
– Justement, j'ai la solution à votre problème", répondit une voix de fausset.
Surpris, le maire se retourna et, plein d'espoir, regarda l'escogriffe.
"Un spectacle... de marionnettes, et gratuit en plus !" promit celui-ci.
Passavant bondit de joie et s'empressa de serrer les mains de l'échalas.

Le maire et sa suite de notables ne vont pas être déçus du spectacle.

Les sept histoires du livre sont l'occasion pour le lecteur de découvrir Bargeville comme un castelet aux multiples représentations où les pantins ne sont pas forcément ceux que l'on croit : tout le monde en prend pour son grade. Le style est drôle, décapant et le vocabulaire est riche.
Toujours la même histoire : à chaque fois que les Gens du voyage arrivaient, on leur cherchait des histoires. Qui étaient-ils ? D'où venaient-ils ? Où allaient-ils ?
Questions peut-être sans réponse...
Têtues, les autorités insistaient : Que voulaient-ils donc ? Installer leur cirque ? Se donner en spectacle ?
"Z'avez vos papiers ? !" aboyait Lansquenet, matraque au poing.
Ahuris, les étranges étrangers montraient alors des papiers. Papier à cigarette, à musique, à dessin, papier pelure ou papier torchon... L'agent de police, pivoine, piquait une belle colère, tandis qu'à son tour le maire demandait à voir autorisations de ceci, permis de cela.
"Je compte que demain matin vous aurez déguerpi avec armes et bagages, menaçait-il. Pour ce soir, faites votre cirque. Cela mettra un peu de monde dans les rues à lécher les vitrines..."
Monsieur Passavant n'oubliait jamais l'intérêt de sa commune. Lui-même possédait d'ailleurs l'une ou l'autre boutique.


Le texte est illustré de dessins originaux en noir et blanc, tout en transparence.

Sept petites chroniques de la vie ordinaire qui décapent la société bien-pensante et le pouvoir, sur lesquelles plane un anticonformisme qui régale le lecteur.
Un livre à mettre devant tous les yeux.

Cécile De Ram 
(25/06/10)    



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Jeunesse









Éditions Chant d'Orties

Collection
Graines d'orties


72 pages – 10 €



Illustrations
Matt Mahlen