Cécile Oumhani, poète, nouvelliste, romancière vient de publier A fleur de mots, un recueil de textes où la passion de l'écriture se révèle grâce à l'alliance des mots qui libèrent toute leur poésie. Cécile Oumhani nous invite à la suivre dans sa démarche d'écriture et de réflexion pour mieux cerner son approche et sa relation avec l'écrit : « Lieu et langue sont inextricablement liés, enchevêtrés, aussi loin qu'il m'en souvienne. Lieu, langue et altérité, devrais-je dire. »

Cécile Oumhani évoque ses lectures, ses questionnements, ses doutes, ses rencontres littéraires (Mahmoud Darwich, Nedim Gürsel…), son analyse : « Ecrire s'enracine dans l'obscur et il faut sans doute accepter cette part d'énigme pour laisser aux mots leur chemin. »

L'importance du lieu s'inscrit dans l'espace des pages : « J'écris dans le manque et le regret du lieu, inévitablement, subrepticement amenée à en faire mon personnage principal. » Le choix des mots se réalise aussi dans la mémoire des lieux où a vécu sa mère. L'absence, la quête d'identité, l'exil, la mémoire, l'ancrage, guident Cécile Oumhani de l'Inde fabuleuse de sa mère à la Tunisie qu'elle décrit avec tant de délicatesse dans ses nouvelles et ses romans : « Le lieu a rendu aux mots leur chair vive. Il suffit de les toucher d'un doigt pour réveiller la joie ou la douleur. »

« Ecrire c'est échapper à la non-vie, c'est se serrer auprès des mots et espérer en eux, tout en sachant ce que leur rencontre a de fortuit et d'aléatoire. »
« Etre, écrire… quelles confluences ? » Cécile Oumhani est à la confluence des mots, à la confluence des lieux, des langues et des cultures. Ecrivain, animatrice de rencontres avec des écrivains, critique littéraire, elle vient de rejoindre l'équipe de la page littéraire du journal La Presse édité en Tunisie.
« Ecrire, brûler… une passion aussi…
Quête de mots contre la mort, contre l'oubli, l'écriture peut-elle être sans passion ? »
La force poétique de Cécile Oumhani et sa passion littéraire sont toujours aussi émouvantes.

Brigitte Aubonnet 

En couverture, peinture de Madeleine Vigné-Philip, Femme au bouquet