Alain MARC

En regard, Sur Bertrand Créac'h


Voilà une très belle rencontre entre le poète Alain Marc et les sculptures et lavis de Bertrand Créac’h. Les reproductions photographiques des sculptures et des lavis sont de qualité et sont dues à Jean-Louis Bouché pour la plupart et à Francis Levêque.
Bertrand Créac’h vit et travaille dans l’Oise depuis 1976 et a exposé en France et à l’étranger (Londres, Madrid, Bruxelles, en Tchéquie, aux Pays-Bas). Je dois vous avouer que j’aime sa sculpture qui sait si bien faire vibrer le vide pour que la forme (les formes) prenne toute sa vitalité à notre regard. Ses lavis sont très beaux, jouant du mouvement dans des tons bleus et noirs.

Alain Marc est un poète qui s’est déjà fait remarquer pour son écriture intransigeante et forte. Il nous avait offert Regards hallucinés (préfacé par Bernard Noël) chez Lanore et La poitrine étranglée, Poème pour les ouvriers au Temps des Cerises, en 2005 ; sans oublier un extraordinaire essai : Écrire le cri (préfacé par Pierre Bourgade) chez l’Ecarlate en 2000.

Dans cette rencontre avec le sculpteur nous sommes plongés en la conversation qu’entretient le poète avec les œuvres, en cette révélation des mots qui donnent vie aux œuvres retrouvant quelque chose de l’acte du sculpteur. L’écriture en est ciselée, retrouvant les cassures, les fentes et la douceur des courbes ; les abrupts, les tensions comme les lissés, les voilures. Tout cela vient s’exprimer dans l’expression poétique en y cristallisant la chimie du verbe en l’acte révélé :

expressions pudiques
d’un esprit bouillonnant

voluptés
en dérive

Ou encore :

vigoureux accidents
de surface
modulés par la
lumière

Tous les poèmes prennent actes de ce mouvement du regard en accord avec l’œuvre, nous révélant le chant perçu que chaque œuvre a dévoilé, disant cette part d’innomé que celle-ci contient dans les traces laissées par le sculpteur des gestes qu’il a eus. C’est ce qui fait la beauté de cette rencontre, la force de la poésie d’aller retrouver la phrase silencieuse qui est là, devant soi, qui ne demande rien d’autre que d’être entendue :

dialogue s’instaurant
de manière la plus pure
et la plus
profonde

sensibilité première
de l’O
rigine

Merci à Alain Marc pour cette superbe traversée dans l’œuvre de Bertrand Créac’h et pour cette rencontre sur le stand des éditions Dumerchez où j’ai pu discuter avec le sculpteur de son travail.

Gilbert Desmée 
(01/07/08)    


Alain Marc (à gauche) et Gilbert Desmée au Marché de la Poésie 2008


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Poésie









Editions Dumerchez
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60332 Liancourt cedex





Exemplaires de tête

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et

livres-sculptures numérotés

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