Le narrateur, encore lycéen, vit sa première expérience sexuelle avec une jeune Américaine qu'il a ramenée dans l'appartement de son grand frère, appartement partagé avec des colocataires. Pendant leurs ébats amoureux, racontés avec beaucoup de pudeur, de délicatesse et de dérision, une guerre est déclenchée au Proche-Orient.

Elle voulait "now". Je ne me suis pas démonté. Mais je devais prendre le "vous-voyez-ce-que-je-veux-dire" dans le tiroir de l'autre côté du lit. J'imagine que vous évaluez la grosse perte de temps qui risquait de faire retomber très vite le "now". Je vous rassure tout de suite, j'ai tenu le coup dans mon combat psychologique.

C'est alors que son frère fait irruption dans la chambre pour annoncer l'entrée des troupes américaines en Irak.

Il avait sûrement voulu faire croire qu'il n'avait rien vu. Que nenni : le drap du dessus était sous le lit, en boule, quelque part entre le premier et le second pied, et la lumière était réglée quelque part entre la troisième et la quatrième gradation (c'est-à-dire fort).

La télévision bombarde des images dont le son traverse aisément les cloisons. Il devient difficile au jeune homme de se concentrer sur ce qu'il est en train de faire.

Dans sa tête, les idées vont se bousculer, questions de fond sur la guerre, les femmes, sentiment de devenir un adulte à part entière.

Ce roman nous livre la vision d'un jeune homme sur le monde des adultes avec ce qu'il a de pire et de meilleur.

Cécile De Ram 
(11/03/10)