Chien errant

Margaux est une lycéenne au tempérament bien trempé. Elle mène une vie plutôt solitaire entre un père toujours absent pour raison de travail et une mère très accaparée par diverses activités autour de la création contemporaine. Solitaire aussi côté amitié. « D’ailleurs, presque tout le monde me croit un peu dingue, parce que je suis comme je suis, bizarre… pas comme les autres, quoi ! Alors je n’ai pas un million d’amis. J’en ai même si peu que je n’en ai pas du tout. »

Mais Margaux a une passion : les chiens. Seulement, pas question d’en avoir à la maison à cause des allergies de sa mère. Alors Margaux travaille bénévolement dans un refuge…

Une seule personne trouve grâce aux yeux de Margaux, c’est mademoiselle Cruzelle, son professeur de français. Elle apprécie les talents narratifs de Margaux, l’encourage à écrire et lui propose de participer à un concours d’écriture.

Le sujet va s’imposer de lui-même. Une chienne sauvage est arrivée au refuge. Sauvage au point qu’il est impossible de l’approcher sans risquer la morsure. Cette très belle chienne a dû beaucoup souffrir et ne connaît plus que la violence dans son rapport aux hommes. Dès qu’on la regarde, elle gronde. Margaux la baptise Groa.

Alors, dans ce roman écrit à la première personne, comme un journal intime, apparaît un autre texte, imprimé en italique, rédigé aussi à la première personne. C’est le journal de Groa que Margaux enverra au concours.

Peu après Groa, un autre personnage entre dans la vie de Margaux. C’est un nouvel élève, Julien, dont mademoiselle Cruzelle apprécie aussi l’écriture. Puisqu’il faut travailler en binôme, Margaux se rapproche de Julien. Ils échangent leurs textes et se corrigent mutuellement tout en écrivant dans des genres très différents. Julien, passionné par le fonctionnement du cerveau, évolue plutôt dans une sorte de science-fiction, avec des histoires étranges et satiriques comme celle d’une bande de zombies qui voudraient conquérir le monde mais qui n’y parviennent pas parce qu’ils sont trop occupés à regarder la télévision.

Julien propose d’aménager un chenil dans son jardin pour recueillir Groa et lui permettre de quitter le refuge. Mais la chienne sauvage n’a plus confiance en l’homme…

Un texte solide, plein d’émotion, d’humour, de colère et de passion, rendu incisif par le tempérament de la narratrice et rythmé par les extraits du journal de Groa qui n’est que violence, peur et défiance. Un ensemble captivant qui devrait passionner de nombreux adolescents.

Serge Cabrol 



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Jeunesse





Kathe Koja
Chien errant


Editions Pocket Jeunesse
152 pages - 6 €

à partir de 11 ans