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Yaël HASSAN


La bonne couleur



Il revêt son pantalon brun, endosse sa chemise brune, noue sa cravate brune, met ses chaussures. Il coiffe ses cheveux de ses doigts, sans jeter un œil à son miroir. Pour ce qu’il y verrait…

Max Fischer n’appartient pas à une milice fasciste, bien au contraire ! Il est simplement élève dans un lycée où les élèves portent des uniformes de couleurs différentes. Brun, vert, bleu, rouge, violet. Du pire au meilleur. Cette année, il est avec les cancres. L’année dernière, il était en rouge, excellent, presque parmi l’élite violette. Mais, d’un coup, tout s’est effondré. Quand il a compris dans quelle société il vit. Une société où toute tendresse est prohibée, où les films et les livres parlant d’amour sont interdits.

Magda, sa mère, s’est mise en colère quand Max a raconté sa rencontre avec Félix l’antiquaire du rez-de chaussée.
— Mais enfin Magda, ne te mets pas dans cet état ! Il ne s'est rien passé. C'est juste qu'il n'arrivait pas à soulever un colis et il est venu me demander de lui filer un coup de main ! Il n'y a rien de mal à cela.
— Je n'en suis pas sûre, Max ! avait-elle répliqué d'une voix cassante. Il est interdit de s'entraider, tu le sais. Chacun doit être capable de se débrouiller seul.


Malgré l’interdiction de sa mère, Max retourne souvent chez Félix où il découvre comment était la société avant…

Max sait peu de choses sur son père dont personne ne veut parler. Il sait seulement qu’il est en prison depuis dix ans.

Prenant tous les risques, Max va chercher les réponses aux questions qu’il se pose, malgré le danger dans une société où règne la peur, où des indics de quartier surveillent tout le monde, où la délation est encouragée. A qui faire confiance ? De qui se méfier ? Des espions se cachent parfois sous une apparente bienveillance, et inversement.

Avec ce roman, Yaël Hassan met en garde contre les atteintes à la liberté insuffisamment combattues. Quand la situation a basculé dans l’intolérable, il est bien difficile de faire machine arrière. Si Max est bouleversé par la lecture de Seul à Berlin de Hans Fallada, un livre à conseiller aux lycéens, on peut recommander aux collégiens La bonne couleur, un livre à faire connaître et à mettre entre toutes les mains…

Serge Cabrol 
(28/01/10)    



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Jeunesse








Editions Casterman

Lecture Poche

120 pages - 5,25 €








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