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Une prostituée venue d'Albanie oublie et efface son corps face à tout ce qu'elle subit. Comment supporter l'horreur ? Quels sont les moyens de se retirer de son corps pour atténuer la souffrance ? Le texte de Christophe Fourvel est très dur sur les hommes, sur le dégoût de soi et des autres. La misère, le trafic d'humains pour gagner de l'argent beaucoup de thèmes sont abordés. Un livre qui révèle ce que subissent de nombreuses femmes. Il est important d'en parler pour lever le voile qui cache ces pratiques, pour dénoncer la honte de ce qui se passe dans l'indifférence générale. Les prostituées ne sont pas prises en considération et, là, nous vivons leurs conditions de vie de l'intérieur. Ce texte nous montre leurs souffrances et souvent un courage, une détermination, une solidarité qui imposent le respect. "L'après-midi, des fois, j'ai mal au bide à force de bouffer du Macdo. Je me vernis les ongles. Les pieds, c'est un truc de moi que je n'ai pas tué encore. Je ne les montre pas, mes pieds, bien planqués au fond des cuissardes Dolce & Gabbana, comme un enfant dans le placard pendant des coups. Qui sait s'ils ne resteront pas vivants encore un peu. Alors, dans la mise à sac des après-midi, je les dorlote avec des couleurs et des éponges pendant qu'une des deux Moldaves rechange la couleur de mes mèches. On se parle pas plus que moi et Alain Delon, mais qu'est-ce que tu voudrais qu'on se raconte ? Notre journée de travail ?" Les encres rouges de Natalie Lamotte, du rouge qui coule des blessures du
corps, évoquent parfois le corps replié sur lui-même et
réduit à sa plus simple expression, parfois des éclats
de corps qui peuvent être les organes sexuels ou des organes internes
comme le cur qui cherche à continuer à battre malgré
tout ce qu'il ressent. Brigitte Aubonnet (22/10/11) |
Sommaire Lectures Les éditions du Chemin de Fer 72 pages - 12 € Illustrations : Encres rouges de Natalie Lamotte |
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