Dans sa préface, Jean-François Lavallard écrit : « Avec ses instantanés de la pellicule, avec ses aphorismes en forme de haïkus, ses formules magiques et ses raccourcis fulgurants, avec un sens aigu du "donner à voir" par le juste choix du mot, avec son questionnement faussement naïf et ses affirmations qui frôlent le doute, Jean Foucault parvient à nous faire « toucher des yeux » la réalité de ce réservoir de vie, enchevêtrement utile et beau ». Il se trouve qu’à la lecture du recueil, j’ai eu la même impression, la même vision de ce que l’écriture du poète nous entraînait à regarder autrement par un jeu de questionnements, affirmations et de raccourcis saisissants. L’écriture de haïkus demandant une pertinence dans le choix du mot. En voici quelques exemples :

Ou encore :

Jean Foucault, est poète et aussi photographe, partout où il va (il a l’occasion de voyager pour ses activités) il prend des photos. Nous retrouvons l’œil du photographe dans l’œil du poète. On comprend mieux qu’il nous donne à voir à travers l’écriture. Pour ajouter à l’interrogation du regard, il donne un titre aux photos présentées du style : gargouille pendue par le bras ; cuisse sereine ; algues au rythme du bois ; monstres tristes mais non froids ; etc. Comme le dit l’auteur, le titre « n’est que la mémoire d’une entrée à un moment donné dans la lecture de ce monde ». Il nous dit aussi que nous ne sommes pas tenus de lire le titre ou d’en tenir compte. Malgré tout, je dirai que les titres nous content. On sort de ce recueil avec plein d’images en tête (images qui ne viennent pas seulement des photos) et celles-ci perdurent nous faisant relire le recueil.

Gilbert Desmée 
(14/07/08)