Chantal COULIOU


Pour apprivoiser
le vent







C’est dans une écriture belle et simple que Chantal Couliou nous met le vent à l’esprit. Un vent pas trop violent, un vent de nos contrées tempérées. Un vent de babillages plutôt qu’un vent de hurlements. Nous sommes en été au début du recueil et en hiver vers la fin. C’est le temps du vent : du simple souffle de l’été à ce vent d’hiver qui prend parfois tout l’espace, devenant omniprésent. Mais Chantal Couliou nous dit dans une sorte de poème-préface :

Lire le secret de la pluie géomètre
sur les murs
et déchiffrer ses rébus
pour apprivoiser le vent.

Chantal Couliou nous invite donc à aller voir au-delà des simples manifestations du vent, pour essayer d’en comprendre quelque chose et se sentir moins en adversité de ce vent qu’à l’habitude.

Même en marchant sur les toits
à l’envers,
à l’endroit,
le vent n’a pas retrouvé sa voix
et le froid n’a pas rejoint l’hiver.

Mais parfois, le vent s’impose tellement à nous qu’il est difficile de ne pas le ressentir très fortement, distillant de l’angoisse :

Toute la nuit
la complicité du vent et de la pluie
nous tiendra éveillés.

Pourtant, il y a des subtilités à ne pas manquer pour y retrouver une certaine féérie des phénomènes venteux.

Le balbutiement des platanes
se fond
dans le doigté de l’automne.

Comme vous avez pu le lire, ce recueil possède une vraie poésie où la métaphore vient inscrire l’espace de l’énigme. Car derrière un vers à l’écriture sans grandiloquence, à bien y regarder, les évènements dits sont parfois très intenses. Merci à Chantal Couliou pour ce recueil, pour ce regard « d’enfant » qui nous fait regarder autrement le temps qu’il fait.

Gilbert Desmée 
(23/09/08)    



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Poésie

















S'Éditions
Château Valens
33890 Gensac

64 pages - 12 €




Encres de
Annie Bouthémy