Chantal COULIOU

À fleur de silence



L’écriture de haïku relève des souvenances d’impressions, de ressentis et toutes autres sensations eues lors de pérégrinations en quelque lieu que ce soit. Chantal Couliou à l’art de faire vivre ses sensations et de nous donner à lire des petits bijoux ciselés par son imaginaire en verve. Dans à fleur de silence, Chantal Couliou éclaire les différents lieux où elle passe (une rue, la cour d’école, un lieu de vacance, ce qui est vue de sa fenêtre, etc.) de son empreinte par la magie de sa perception. Le temps s’écoule, sans dramaturgie excessive. Ici, l’espace/temps est regardé pour ce qu’il est et non pas en fonction de telle ou telle exigence de l’humain.

Sur les hauteurs enneigées
la solitude de la pierre
et la colère du vent

Nous sommes dans la contemplation du temps qui passe, les haïkus de Chantal Couliou présentent soit une perception visuelle, soit la perception d’un décalage entre deux temps.

Dans la cour d’école
l’insolence du mimosa
un feu d’artifice

Quand les croissants sont chauds
la lune s’esquive
le boulanger a sommeil

La lecture de ces haïkus peut être troublée si l’on tente de lire les poèmes en enfilades. Prenez le temps de lire chaque haïku pour ce qu’il est et le bonheur de lecture s’amplifie, donnant toute leur plénitude à notre esprit.

Sur la pointe des pieds
à travers un rideau d’arbres
une île au hasard

Merci à Chantal Couliou pour ce moment de lecture apaisée qu’elle m’a procurée et pour la beauté de son verbe. Il me faut vous signaler l’intéressant travail de Nelly Buret qui converse agréablement avec les haïkus de Chantal Couliou.

Gilbert Desmée 
(20/08/08)    



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Poésie









Editions Soc & Foc
64 pages - 12 €