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Claude CHANAUD

Montreurs d'ours
& autres gens de théâtre


Un regard sur 45 pièces
à lire, à voir, à jouer


Depuis de nombreuses années, Claude Chanaud fréquente assidûment les salles de théâtre et, quand la pièce lui plaît, consacre quelques heures à écrire tout le bien qu’il en pense. Cette chronique intitulée Montreurs d’ours & autres gens de théâtre a connu divers supports avant de s’installer en 2005 sur notre site.
Il nous a semblé intéressant de regrouper en un volume les critiques évoquant des pièces contemporaines dont le texte a été édité.
Mais ce qui a motivé l’existence de ce livre, c’est aussi – et avant tout – l’envie de partager plus largement la truculence de l’écriture de Claude Chanaud qu’on a déjà pu découvrir dans ses ouvrages précédents.
Cet ouvrage est le premier de la nouvelle collection Encres Vagabondes aux éditions Le bruit des autres. Pour vous le procurer, vous trouverez un bon de commande imprimable (pdf) ici

La chronique ci-dessous de Pascal Hérault est suivie d'un entretien avec Claude Chanaud au sujet du théâtre.




Il y a plusieurs façons d’appréhender une chronique théâtrale : la lire pour se faire une idée d’un spectacle que l’on ne connaît pas encore ; la parcourir en se disant, la mort dans l’âme, qu’on ne pourra pas aller au théâtre ce jour-là ou que c’est trop cher ; revenir sur ce que l’on vient de voir et confronter son point de vue à celui du chroniqueur, etc. La liste est longue. Celle de Claude Chanaud s’honore de 45 pièces et d’auteurs prestigieux comme Jean-Claude Brisville, Israël Horovitz, Woody Allen, Samuel Benchetrit… Les pièces sont toutes publiées, ce qui peut offrir une bonne alternative à ceux qui, pour une raison ou une autre, n’ont pas eu l’occasion d’assister aux spectacles.

Claude Chanaud a l’esprit ouvert ; il va là où son goût le mène, sans préjugés aucun. Il ne pontifie jamais sur ce qu’il voit. Pour lui, ce qui importe le plus, c’est le plaisir du spectateur, le respect du public, une certaine connivence entre un bon texte et une mise en scène qui ne cherche pas à avoir des rideaux plus grands que le théâtre…

Du plaisir, il en est beaucoup question dans ce livre. A travers les lignes de ces chroniques apparaît le portrait d’un amoureux du théâtre et de la vie, un homme d’esprit comme on disait au XVIIIème siècle, c'est-à-dire cultivé, mais jamais pesant, humaniste et bienveillant, caustique aussi, mais jamais méchant. Bref, pour un montreur d’ours, tout le contraire d’un… chien savant !

Pascal Hérault 


INTERVIEW DE CLAUDE CHANAUD
(propos recueillis par Pascal Hérault)

A quand remonte ta passion du théâtre ?
A ma toute jeunesse, quand j’ai su qu’on pouvait se couler dans la peau d’un autre en jouant la comédie, mettre un masque, mais surtout fuir un quotidien trop quotidien et ainsi vivre plus léger. Egalement parce que j’ai très vite compris que dans le théâtre on peut changer de peau de manière ludique, ce qui n’est pas rien pour un enfant confronté à des professeurs porteurs de principes d’éducation sévères où le rire est souvent suspect. Certains, manquant de pédagogie, ont pollué longtemps ma vie adolescente et je leur en veux encore d’avoir puni mon jeune rire !

As-tu été comédien dans une « autre vie » ?
Non ! Mais dans celle-là… oui ! D’abord pour rire ou faire rire les copains, et puis par autodéfense ! Ou besoin d’un chèque de fin de mois ! Ou vanité ! Ou désespoir! ! En somme, je me demande la part de comédie de notre journalier !

Quels sont tes auteurs de prédilection ?
Ceux qui me font rêver d’un autre monde en se moquant de celui-là. Ils vont de Molière et Beaumarchais à Ionesco, Tardieu, Dubillard, Ribes et bien d’autres…

Tes metteurs en scène préférés ?
Ceux qui œuvrent dans ce même esprit !

Théâtre public, théâtre privé : quels commentaires appelle cette distinction ?
Quelle connerie leur guerre ! Mais on peut espérer vivre un autre climat car il y a de plus en plus de passerelles et d’échanges entre les deux et ils ont presque tous besoin des aides étatiques, municipales ou autres pour équilibrer leurs budgets.

Quand tu vas voir un spectacle, à quoi es-tu le plus sensible ?
D’abord et surtout le texte mais je suis également sensible à la scénographie, aux décors et aux costumes qui font partie du message. Et puis j’aime respirer l’indéfinissable d’une salle de spectacle et ses coulisses.

Quel bilan ferais-tu des deux ou trois dernières saisons du Festival d’Avignon ?
Cette question est trop vaste pour une interview rapide, je dirai simplement que c’est charmeur, culotté, opportuniste, tabarinade, nombriliste, bordélique parfois généreux, quelquefois magistral, en tout cas nécessaire, mais pas toujours suffisant. J’y ai découvert Calaferte et supporté quelques prétentieux des cheminements dits “précurseurs”. Il m’est aussi arrivé de quitter la salle avant la fin de la pièce (mais rarement). Cependant je continue à errer dans les rues ocres de la vieille cité pour coincer le trait déconcertant, la saine dérision, le dialogue percutant ou une transcendance éphémère…

Que penses-tu de cette « mode » qui consiste à recycler des textes qui ne sont pas théâtraux pour la scène ?
Je n’en pense rien de négatif, ça peut être nul, ou simplement bien, ou très bien. A titre d’exemple, j’ai vu quelques spectacles concernant le regrette Bobby Lapointe qui valent bien mieux que certaines dramaturgies prétentieuses dont le sens est inexistant mais qui sont soutenues par une élite culturelle nombriliste.

As-tu un jeune auteur à nous faire découvrir ?
Oui ! Jean-Louis Bourdon. Il n’est plus un jeune homme et il est déjà connu mais ce dramaturge absent depuis cinq ans a un sens rare des mécanismes efficaces et il ressuscite avec L’étrange destin de M & Mme Wallace. Les bonnes plumes de théâtre sont trop peu nombreuses pour qu’on oublie ce talentueux qui revient.

Selon toi, qu’est-ce qui manque au théâtre français pour qu’il soit grand public ?
Cette question mériterait un exposé fort long et très argumenté mais, en quelques mots, je pense qu’au-delà du prix des places (sujet bateau... mais réel !) et d’un investissement important du Ministère de la Culture dans plusieurs domaines, il y a une nécessité d’intervenir dans le cadre de l’Education Nationale pour donner au théâtre une plus large place. On a mis du temps à mettre les jeunes enfants au contact des langues étrangères, il faudra en faire autant avec le théâtre ! Enfin, je précise que dès l’enfance le ludique est un aimant puissant pour accéder à la connaissance. Or, le théâtre et le ludique ont un long passé de connivence et, en conséquence, une capacité à éduquer sous-utilisée !

Pascal Hérault 
(02/11/09)    

Pour visiter le blog de Pascal Hérault : http://pascalherault.blogspot.com



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Le bruit des autres
Coll. Encres vagabondes

200 pages, 15 €








Claude Chanaud

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