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Jean-Paul BIRRIEN


Le secret d'Amélie


Bourvillec c'est un coin tranquille, où il ne se passe jamais rien. C'est ce qu'on croit, mais détrompez-vous, il se passe parfois des choses ! Seulement on n'est pas toujours au courant. Enfin tout le monde n'est pas au courant ! Parce que pour moi c'est différent, je suis le facteur. Alors forcément, je sais pas mal de choses. Mon nom c'est François Lannuzel, mais tout le monde m'appelle Fanch. On est en 1975, et je viens tout juste d'avoir trente-trois ans, l'âge du Christ à ce qu'on dit.

Et voilà, nous retrouvons notre facteur de Bourvillec pour la troisième fois après Tournée de campagne et Arrête ton cinéma, les deux premières Enigmes à Bourvillec déjà chroniquées sur notre site.

Cette nouvelle aventure est construite autour du retour au village d’Edouard Coucheron après vingt ans passés aux Etats-Unis. Il revient au volant d’une Cadillac, riche comme Crésus et plein de projets. Il a racheté les abattoirs et veut en doubler la surface pour traiter de la viande venue d’ailleurs, même s’il faut graisser quelques pattes pour accélérer les démarches administratives. Tout le monde n’y est pas favorable…

Mais il n’y a pas que ça qui pose problème. Les conditions de son départ, comme celles de son retour, ne sont pas très claires. Il y a vingt ans, « après ce qui s’était passé, c’était la seule façon de calmer le Juge. Depuis les choses avaient changé, et cette vilaine affaire qui aurait pu leur coûter cher était oubliée. » On en apprendra plus au fil des chapitres sur cette "vilaine affaire" mais ce qu’on sait rapidement c’est qu’elle n’est pas oubliée par tout le monde, à moins qu’elle n’ait aucun rapport avec l’assassinat du Juge. Etonnante coïncidence tout de même…

Quant au retour de l’enfant du pays plein aux as, il a l’air d’intéresser d’étranges et patibulaires personnages qui viennent rôder dans le village et semblent avoir quelques idées sur l’origine de la fortune du fils Coucheron. Deux grosses Mercedes, une blanche puis une noire, s’invitent tour à tour sur le parking des abattoirs. Les dollars attirent les mouches…

L’inspecteur Gérard Bramouillé est chargé de l’enquête sur l’assassinat du Juge et les histoires qui traînent depuis vingt ans ne sont pas faciles à démêler. Qui a tué ce vieux magistrat à la retraite ? Est-ce vraiment Amélie, la femme de ménage, qui ne parle à personne et que tout semble accuser ? Pourquoi aurait-elle fait ça maintenant ? Et que viennent faire ces Mercedes dans la région ? Le retour du fils Coucheron est-il lié au meurtre ?

Heureusement qu’il peut compter sur l’aide du facteur dont nous retrouvons le point de vue aussi naïf que curieux dans les chapitres en italique qui alternent avec le déroulement de l’histoire.
Ses réflexions plongent parfois dans des abîmes philosophiques qui laissent rêveur…
« D'après Hélène le seul moyen de se faire connaître aujourd'hui, c'est de devenir un spécialiste. J'en ai parlé avec le père Cauzan qui m'a demandé ce que c'était un spécialiste. Je lui ai dit que d'après ce que m'avait expliqué Hélène, c'était quelqu'un qui connaissait de plus en plus de choses sur un sujet de moins en mois étendu. Il n'est pas d'accord, parce que selon lui ça voudrait dire que le meilleur spécialiste, c'est celui qui connaît tout sur rien. Il dit qu'il vaut mieux prendre un exemple et il pense que Polotec est un spécialiste. Je lui ai demandé, un spécialiste de quoi ? De la connerie, qu'il m'a répondu. »

Un polar plein d’humour à lire l’été sur une plage bretonne ensoleillée ou l’automne au coin du feu en grillant des châtaignes. Qu’importe, il n’y a pas de saison particulière pour un agréable moment de lecture. Bon séjour à Bourvillec !

Serge Cabrol 
(19/08/09)    



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Noir & polar









Editions du Palémon

302 pages, 8 €








Vous pouvez lire sur notre site des articles concernant les premiers volumes des
Enigmes à Bourvillec :


Tournée de campagne




Arrête ton cinéma