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Antonio PAOLACCI & Paola RONCO


Le point de vue de Dieu


Le sous-préfet adjoint Nigra est plongé dans une enquête qui rend un bel hommage à Agatha Christie. Un homme est assassiné dans une petite église de Gênes pendant une messe à laquelle n’assiste qu’un petit groupe d’amis, tous membres d’un club de lecture et passionnés par les romans policiers. Un huis clos qui aurait passionné Hercule Poirot. La victime est morte empoisonnée. Par qui ? Comment ? Pourquoi ?

Nous retrouvons avec plaisir l’enquêteur Paolo Nigra déjà rencontré dans Nuages baroques et toujours amoureux de Rocco, le comédien qui joue le commissaire Scognamiglio dans une série télévisée très populaire. Si Nigra a déjà fait son coming out, ce n’est pas encore le cas pour Rocco qui doit garder à l’écran l’image du beau policier séducteur qui fait son succès.
« Arrivée un peu par surprise, la notoriété avait décuplé les problèmes pratiques, car il était désormais plus compliqué de faire une simple promenade dans Gênes, où la présence du célèbre Rocco Antonelli, en compagnie d'un homme ouvertement homosexuel, aurait donné lieu à une interprétation sans équivoque.
Il semblait paradoxal que des deux, ce soit Rocco, l'acteur, qui doive se cacher pour ne pas compromettre sa carrière, et non Nigra, le policier. Mais c'était la réalité, sur laquelle l'agent de Rocco ne paraissait pas prêt à transiger. Quiconque connaissait certaines des règles tacites du show-biz savait que si Nigra avait pu faire son coming out juste après sa promotion, les choses étaient plus compliquées pour un acteur italien aimé des femmes et rendu célèbre par le personnage d'un commissaire de police coureur de jupons.
Pour l'instant, les solutions trouvées avaient été aussi simples que basiques : quitter l'Italie chaque fois qu'ils pouvaient prendre quelques jours et, pour Rocco, se laisser pousser la barbe et porter des lunettes lorsqu'il venait à Gênes, afin de dissimuler le plus possible sa physionomie. »
Ce thème du coming out revient souvent dans leurs conversations…

En ce qui concerne l’enquête, les choses semblent aussi se compliquer. Il apparaît clairement que le professeur à la retraite, Sergio Bruzzone, a été tué pendant la messe par une hostie empoisonné. Or le professeur étant cœliaque (allergique au gluten) achetait lui-même ses hosties en pharmacie et les apportait au prêtre que conservait le paquet dans la sacristie. Où l’hostie sans gluten a-t-elle été empoisonnée, c’est déjà un mystère à résoudre.
Pourquoi et par qui ? Autres questions sans réponse parce que Bruzzone était si désagréable avec tout le monde que chaque personne présente à la messe pouvait avoir une raison de lui en vouloir. Plus les interrogatoires avancent plus les protagonistes s’accusent mutuellement en révélant les petits secrets des uns et des autres.
Cerise sur le gâteau, ils font tous partie d’un club de lecture très spécialisé.
« Ils se réunissaient chaque semaine pour parler livres. Ils choisissaient un roman à la fois, le lisaient tous et en discutaient ensuite. […]  Ils ne lisaient que des romans policiers. Ils devisaient pendant des heures de meurtres compliqués et de mystères. »
Comme le dit crument l’adjointe de Nigra, l’assistante Marta Santmaria, tout en fumant sa pipe :
« Ah, dottó ! Mais vous vous rendez compte ? Comme si ça nous suffisait pas d'avoir atterri dans ce cauchemar peuplé de p'tits vieux. Fallait qu'en plus, y soient experts en polars ! »
Des suspects capables d’élucider ou d’élaborer des crimes machiavéliques, ça ne va pas faciliter la tâche de Nigra.
Si on ajoute quelques pistes induites pour de mauvaises raisons vers la politique, le racisme ou la chasse aux migrants, on admire le sous-préfet adjoint Nigra, capable de garder son calme et de mener son enquête comme à son habitude, dans la sérénité et la détermination, rien ne pouvant le détourner de son but ou faire pression modifier la trajectoire de son enquête.
Divers personnages secondaires récurrents, l’assistante Santamaria, le substitut du procureur Elia Evangelisti, la voisine Sarah, ajoutent chacun à sa manière une dose d’humour et de légèreté. Quant à savoir si le bel acteur Rocco Antonelli acceptera d’officialiser sa relation avec Nigra, suspense…  

Serge Cabrol 
(02/05/24)    



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Noir & polar







Antonio PAOLACCI & Paola RONCO, Le point de vue de Dieu
Rivages / Noir

(Avril 2024)
384 pages - 22,50 €

Version numérique
16,99 €

Traduit de l'italien par
Sophie BAJARD





Antonio Paolacci


& Paola Ronco


ont écrit plusieurs livres séparément avant de choisir d’écrire à quatre mains. Le point de vue de Dieu est le deuxième volume de la série.

Visiter leur site :
paolacci-ronco.it



Découvrir sur notre site
le premier volume
de la série :

Nuages baroques