Avez-vous tenu à montrer les différentes utilisations des marionnettes ?
La diversité des techniques est une particularité de cet art que nous soulignons effectivement dans le Festival en présentant des spectacles aux esthétiques variées. Mais nous sommes aussi attentifs à créer des ponts entre le renouveau du geste traditionnel, présent chez de nombreux jeunes marionnettistes qui explorent la gaine ou le fil par exemple et d'autres, plus attirés par la mixité artistique ou l'expérimentation plastique et marionnettique.

C'est la troisième édition de ce Festival. Quelles évolutions avez-vous notées ?
Une fréquentation du public accrue, avec une fréquentation nationale plus importante et une reconnaissance conséquente du milieu professionnel.
Du côté de l'accueil au sein du lieu même, une vraie attention du nouvel administrateur, de son équipe, un événement qu'ils attendent avec impatience et qu'ils accueillent chaleureusement.
Du côté du public et c'est là une grande satisfaction, une réelle connaissance de l'objet marionnettique qui va s'affinant au fil des éditions.

Les démarches des compagnies sont-elles très différentes les unes des autres ?
Oui, la marionnette est un art très pluriel. Chaque compagnie, chaque artiste développe un langage, une esthétique et s'appuie sur une technique particulière. Parfois une technique traditionnelle, parfois une technique inventée pour l'occasion du spectacle, de la dramaturgie... Les nouvelles matières, plastiques, sonores, font de cet art un ferment très actif et très actuel.

Y a-t-il des objectifs communs ?
Il y a une vraie dichotomie entre deux genres de marionnettes et de spectacles, à mon sens.

Avez-vous rencontré des difficultés particulières lors de la conception de ce Festival ?
Monter un Festival, un événement dans un lieu non théâtral demande une logistique et une organisation énorme. Ainsi que des moyens qui ne sont pas forcément ceux d'une compagnie. Ce sont des besoins croissants, constants et des difficultés qui se résolvent au fur et à mesure des éditions mais qui constituent en terme d'équipe une difficulté et nécessitent un ajustement.

Quels publics visez-vous ?
Nous cherchons à croiser les publics, ceux qui visitent le palais et ceux qui viennent rencontrer la marionnette.
Aussi, ce sont des rencontres avec des couches sociales complètement différentes que nous souhaitons voir naître au Palais. La venue de professionnels constitue également une de nos attentes.

Certaines mises en scène ont été réalisées à partir de textes littéraires. Comment les compagnies ont-elles procédé ?
C'est un travail d'adaptation propre à chacun. Et parfois proche du cinéma.

Les spectacles de marionnettes sont aussi une forme d'écriture ?
Si l'on compare avec le théâtre traditionnel, où le texte est au cœur du projet, les marionnettes n'ont pas ce patrimoine d'écriture. L'écriture du texte se fait par les marionnettistes en utilisant le support de l'objet et l'usage des marionnettes.

Quels sont les apports des formes brèves ?
C'est justement la thématique de la discussion que nous organisons avec Themaa le 25 mai de 10h à 17h, pendant laquelle auront lieu 2 tables rondes. Une table ronde artistique et une table ronde autour des questions de production et de diffusion des formes brèves.

Y a-t-il une proximité avec les nouvelles ?
Beaucoup de marionnettistes contemporains s'inspirent de nouvelles ou de poèmes. La poésie est souvent une source d'inspiration.
L'écriture est proche de celle du cinéma et parfois plus naturelle, si l'on compare avec le théâtre, dans l'adaptation faite, par exemple, à partir de romans car le visuel est fort ce qui permet la pluralité des langages.

Quel est le rôle de l'improvisation ?
L'improvisation est la trame du travail quand celui-ci ne s'appuie pas sur un texte. L'écriture de plateau permet l'expérimentation et donne une liberté d'expression qui permet de se libérer de la tradition et des codes figés de l'art traditionnel pour faciliter l'exploration de différents domaines.

Quels sont les apports des différents arts et approches artistiques dans l'art des marionnettes ?
La question est complexe et simple à la fois : la marionnette recèle en elle toutes les disciplines artistiques.

Quelle est, actuellement, la visibilité des spectacles de marionnettes ?
La plasticité de ces spectacles, leurs liens avec la danse, le théâtre ou la performance donnent une diffusion multiple à ce genre de spectacle. Mais les théâtres comme les centres dramatiques nationaux accueillent, conscients de cette mutation, de plus en plus de ces spectacles hybrides.

Quels sont les lieux les mieux appropriés aux représentations ?
Tous les lieux.

Comment s'intègrent les spectacles de marionnettes dans le monde contemporain ?
Aujourd'hui, toutes les disciplines prennent conscience de ce que peut apporter de richesse la marionnette contemporaine. Elle s'intègre à tout et prend place partout.