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Blanc
d'Emmanuelle Marie
Dans la cuisine qui les occupe et dans le jardin où elles étendent les draps de la lessive, deux sœurs parlent de la morphine nécessaire pour supprimer la douleur, se disputent pour confectionner un bœuf aux carottes ou s'interrogent sur leurs témoignages concernant le passé familial. Ce faisant, elles attendent que leur maman termine son parcours terrestre, dans une chambre qu'on ne verra pas.
On passe en les écoutant du quotidien monotone à la nostalgie en sourdine. Puis, au fur et à mesure d'une agonie annoncée, on va pénétrer dans l'intimité de chacune. Elles se racontent. Et leur mal de vivre apparaît, à la fois banal et têtu, y compris quand elles ont envie de manger des religieuses au chocolat ou qu'elles évoquent le père absent.
Dans cette pièce où se mêlent d'une part le quotidien coutumier, façade avouée, et, d'autre part, l'aveu d'une réalité cachée et plus douloureuse, il n'y a pas vraiment de regard original sur le difficile art de vivre. Il n'y a qu'un constat triste ou une nostalgie récurrente. Conclusion, le vécu des deux sœurs touche plus par la qualité des interprètes que par le texte d'Emmanuelle Marie. Léa Drucker et Isabelle Carré donnent effectivement à Blanc l'émotion nécessaire et la violoncelliste Maëva Le Berre y participe heureusement. En effet, l’ambiance intimiste de cette pièce s'accompagne d'une très émouvante musique qui la souligne jusqu'à la fin.
Enfin, la chute laissera sur leur faim les spectateurs en quête de certitudes ainsi que les amateurs de happy end. A noter une très astucieuse et originale création de Jean-Marc Stehlé dont le décor est en même temps cuisine et jardin. Intimité et extérieur ou légèreté et profondeur.
Claude Chanaud
(10/12/06)
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Sommaire
Montreurs d'ours
Théâtre de la Madeleine
19, rue de Surène
75008 Paris
Prolongé jusqu'au 31 janvier 2007
www.theatremadeleine.com
Mise en scène :
Zabou Breitman
Avec :
Isabelle Carré
et
Léa Drucker
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