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UBU au Café de la Gare d'après Alfred Jarry En mettant UBU sur son établi, le Café de la Gare nous confirme son positionnement dans sa distanciation avec les théâtres aux règles contraignantes. Il nous le présente dans un échevelé réjouissant. Dans une vie de spectateur tous azimuts, j'avais vu plusieurs mises en scène de la pièce d'Alfred Jarry qui nous la jouaient parfois tragique ou provoc', souvent foutraque ou foldingue, voire d'une étonnante manière quasiment classique. Et j'avais aimé plusieurs interprétations où d'immenses comédiens s'étaient glissés dans ces personnages de totale démesure. Rue du Temple, j'ai retrouvé un père UBU modifié et dynamisé par une dérision de type "bon enfant". Curieusement, il déboule sur un comique pour tous publics, y compris pour les gens du troisième âge qui ont gardé l'âme potache. Le pied de nez qui fait partie d'un héritage maison (merci Romain Bouteille et tous les autres créateurs) n'oublie pas les origines de la pièce qui se voulait d'abord ironiquement et tout simplement polonaise et qui devint petit à petit UBU puis UBU ROI. Patrice Minet qui signe ce spectacle a donc transformé cette uvre pour la mettre au niveau d'un large éventail de spectateurs qui savent rire avec des épopées sur scène où les épées sont en matière plastique et où les chevaux fatigués se regonflent avec une pompe à vélo. Sans oublier des Palotins devenus de sympathiques et enjouées Palotines pour nous chanter leur accompagnement courtisan. Vous pouvez aller en famille dans ce temple d'un rire qui n'est jamais vulgaire
et si le hasard vous place à gauche près de la scène vous
pourrez même participer un instant d'un combat où le roi de Pologne
défend son royaume avec courage. Mais ne vous laissez pas griser par
un rôle éphémère qui est tout simplement de circonstance. L'univers de ce spectacle farceur n'oublie pas de faire des clins d'il à des situations contemporaines qui font de notre monde une permanente poudrière notamment quand les excès des intégristes y ajoutent leur dimension tragique. Et la modernité de cet UBU là s'accompagne également de musiques actuelles qui vont du rock aux rythmes orientaux ce qui souligne son absurde revendiqué dans tous les domaines. J'ai ri de bon cur et je suis reparti dans la nuit mouillée en évoquant la chanson du décervelage qui fait partie de notre patrimoine culturel : Voyez, voyez la machine tourner Claude Chanaud |
Sommaire Montreurs d'ours Café de la Gare 41, rue du Temple 75004 Paris Location : 01 42 78 52 51 Une bouffonnerie polonaise d'après Alfred Jarry Adaptation Mise en scène Avec Musique Conception visuelle |
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