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Bistro ! de Sylvie Audcoeur et Marie Piton
Certains bistros ont un caractère de club sans cotisation où l'habitué
participe d'un très ancien rituel avec boissons comprises. Et dans certains
moments d'échanges entre initiés, ils se révèlent
de véritables lieux de vie que les églises et les partis politiques
peuvent leur jalouser. Leurs fidèles perdus de vue sont peut-être
là !
Lieu géométrique de l'affectif bohème, le bistro familier
devient rare dans nos métropoles de gens trop agités et les moments
d'exception ne sont pas programmés. Mais, quand parmi ces bonheurs de
rencontre, le souffle ambiant est un pur produit de l'âme russe, on peut
accéder à des moments d'exception où l'éphémère
cède le pas à l'émotion communicative. Voire à d'étonnantes
révélations. Le Bistro ! qui vient de s'ouvrir au Théâtre de l'Œuvre
et qui est dû à Sylvie Audcoeur et Marie Piton exprime toute cette
chaleur humaine capable d'accéder à l'humanisme. Et pourtant sur
la scène il va fermer. Ce dernier soir avant démolition sera l'occasion d'un échange
de grande densité entre quatre personnages et la partie chantée
va apporter aux dialogues une poésie qui n'est pas le moindre charme
de ce spectacle. Anne Bourgeois a effectivement réussi ce pari difficile.
La musique de Patrice Peyriéras accompagne discrètement l'action en cours. Les quatre comédiens vous attachent par des traits
et des comportements sans complication car ils jouent fort bien des personnages
n'ayant rien de sophistiqué. Ils sont tout simplement vrais. Le décorateur Edouard Laug a évité les évocations
bistrotières superfétatoires au profit d'un seul bar qui trône
dans sa patine et derrière lequel on va retrouver l'accueil de connivence
cher aux habitués, voire cette sorte de refuge compréhensif dont
notre trop pressé quotidien contemporain souligne la nécessité. Voilà pourquoi vous pouvez planifier sans hésitation cette soirée
dans votre proche décembre festif. La compagne ou le compagnon avec lequel
vous partagerez ce moment de grâce vous en saura gré. D'autant
que la minute intense qui sert de chute met une larme d'émotion au coin
de l'il, juste avant que le sourire accompagne l'ovation finale. Claude Chanaud |
Sommaire Montreurs d'ours Théâtre de L'Œuvre 55, rue de Clichy 75009 Paris Réservation : 01 44 53 88 88 Mise en scène Assistée de Avec En alternance Décors Lumières Costumes Avec le soutien |
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