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Au nom du fils
d'Alain Cauchi
Classiquement la mort d’un papa déclenche à la fois des pleurs, des affections pudiques et parfois de surprenantes révélations au cours desquelles les survivants règlent leurs comptes. Bien des auteurs ont pratiqué cette amorce de dramaturgie qui a fait maintes fois ses preuves.
Ces tragédies familiales peuvent également être accompagnées d’imprévisibles ingrédients qui les transforment en tragicomédies colorées. Encore plus facilement dans cette région du Sud-est où une partie de la population parle encore à la façon de certains héros de Pagnol. L’accent en prime.
Alain Cauchi, l’auteur de « Au nom du fils » a excellemment bien traduit cette atmosphère pour notre plaisir de spectateur et Étienne Bierry a mis cette situation en relief avec efficacité.
Nous assistons ainsi à une belle coopération génératrice d’un bonheur de scène dans le décor de la bicoque paternelle quelque part du côté de Marseille.
De plus, les cinq comédiens défendent avec brio cette manière de vivre un deuil dans une famille éclatée que la réussite de l’aîné renforce un moment d’une apparente mais bien fragile supériorité. L’immigration italienne de jadis fournit son contingent de réflexions à la situation présente. La mondialisation qui concourt à un certain argent facile apporte également sa contemporaine contribution.
Sur ce fond de sauce d’une évidente actualité, on va vivre le partage bon enfant de ce qui va redevenir la maison familiale, accompagné d’un moqueur et savoureux choc de culture de deux classes sociales habituellement éloignées l’une de l’autre.
Des pudeurs émouvantes contrastent avec des envolées de boutique où les mots frôlent souvent la caricature. Mais comment ne pas être touché par une maman qui explique son divorce en précisant « Moi, je n’ai jamais été habituée à faire ça en plein jour. Alors j’ai dit NON ! Une fois… deux fois… trois fois. Après, j’ai fermé la salle des fêtes. » Pourquoi ne pas voter l’absolution pour l’autre fils en difficulté permanente avec les forces de l’Ordre et du type bon à tout… bon à rien qui soigna jusqu’à la fin un papa en chaise roulante, bonne humeur accompagnatrice et toilette intime comprise ? Et comment ne pas hurler de rire quand le mari de la fille se casse le col du fémur en pleine sieste ?
La situation truffée d’épices méditerranéennes supplémentaires est à découvrir dans l’aimable complicité du Théâtre de Poche. Elle restera une des soirées mémorables de notre saison.
Claude Chanaud
(23/01/11)
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Sommaire
Montreurs d'ours
Théâtre de Poche
Montparnasse
75, bd du Montparnasse
75006 Paris
Location :
01 45 48 92 97
Mise en scène
Étienne Bierry
Assistant
Emmanuel Jurquet
Avec
Alain Cauchi
Fabienne Chaudat
Hervé Falloux
Cécile Sanz de Alba
Josette Stein
Décor
Jacques Voizot
Costumes
Brigitte Demouzon
Lumières
Thibault Vincent
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