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Photo © Giovanni Cittaddini

Le cas de
la famille Coleman



de
Claudio Tolcachir



Dans la famille Coleman, je demande le père…


Dans le modeste appartement de la famille Coleman où trois générations sont agglutinées par un concours de circonstances anarchiques, il n’y a pas de papa à demeure. Il y seulement une grand-mère qui paye la note du gaz. Et des individus demeurés très instinctifs qui s’étouffent

Quand les deux garçons de cette famille tuyau de poêle où il n’y a que deux mâles pensent que leur ludique grand-mère est enceinte, ils concluent que, mathématiquement, l’un des deux est le responsable de cette éventuelle gestation. Et quand cette même grand-mère, aussi farceuse que nécessaire, cache la boîte d’allumettes permettant d’allumer le gaz et donc de préparer la boisson chaude du petit déjeuner, le spectateur en déduit qu’il est en face d’une curieuse tribu déjantée… voire totalement paumée.

Aussi décomposée que recomposée, cette famille de Buenos Aires se révèle progressivement baigner dans une amoralité primaire et une totale irresponsabilité. D’abord on reste abasourdi par leur étonnant comportement. Cachent–t-ils leur détresse dans un conflit quotidien ? Ou sont-ils totalement inconscients ?

Le spectateur va assister tout au cours de cette comédie à ce que les psychologues appellent une forte dynamique de groupe.

Mais dans leur cas le terme paraît faible car ces farfelus sans véritable férocité, vivent néanmoins à deux doigts d’un fort dangereux déséquilibre. En fait, ils ont sans doute au fond d’eux-mêmes une forte envie de s’en sortir mais c’est la mort de la grand-mère qui va précipiter le « sauve-qui-peut » de cette satanée sarabande familiale.

Vous vous poserez la question de la limite de leur démesure, vous serez touchés par leur comportement instinctif, cependant vous rirez de l’atmosphère de dérision qui baigne la pièce. Les scènes vécues dans l’Hôpital sont de très hauts moments de comique y compris si derrière ce rire annoncé la tragédie n’arrive pas à se dissimuler.

Dans ce genre à facettes désopilantes et cache-misère nous allons maintenant installer cette famille Coleman qui est argentine et dont le Théâtre du Rond-Point est aujourd’hui le réjouissant lieu de résidence.

Voilà un spectacle à la fois rare et fortement recommandé dans une saison de théâtre qui, depuis la rentrée de septembre, compte peu fort de cheminements originaux contemporains et se réfugie souvent dans les rires de la tradition.

Claude Chanaud 
(23/10/10)    



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Montreurs d'ours










© Stéphane Trapier

Théâtre
du Rond-Point


2 bis, avenue
Franklin D. Roosevelt
75008 Paris

Location :
01 44 95 98 21

jusqu'au 13 novembre
puis en tournée...


Texte et
mise en
Claudio Tolcachir

Traduit de l'argentin
par Leticia Scavino

Avec
Araceli Dvoskin
Miriam Odorico
Inda Lavalle
Lautaro Perotti
Tamara Kiper
Diego Faturos
Gonzalo Ruiz
Jorge Castaño


Assistante
à la mise en scène
Macarena Trigo

Lumière
Omar Possemato