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Éditions L'avant-scène théâtre


Les oiseaux

d'Aristophane





Je suis oiseau, voyez mes ailes…
Jean de La Fontaine


Les oiseaux, dans la comédie éponyme d’Aristophane jouée jadis sur le proscénium antique, avaient sans aucun doute un plumage beaucoup plus terne qu’actuellement sur la scène de la Comédie Française ; là où la célèbre pièce est, pour la première fois, présentée dans son intégralité.

Effectivement, cette dramaturgie demeure encore aujourd’hui l’instrument d’un défi au conservatisme politique. On pourrait généraliser… à tous les conservatismes ! Les hommes de pouvoir, les grands scientifiques, les vrais poètes, les artistes reconnus et les comédiens doués symbolisent très souvent ces espérances d’un autre monde et d’une autre vie. Cependant Alfredo Arias a choisi les derniers pour illustrer la permanente recherche de la cité idéale, ce vieux rêve récurrent mais jamais suffisant.

L’utopie du vieux dramaturge grec a été installée sur la scène par Roberto Plate en reconstituant une perspective du Palais Royal et de la Place Colette. Outre cette scénographie très codée pour les habitués des lieux, ce choix offre à la fois un cadre imposant pour une métaphore théâtrale magistrale et en même temps un contraste nécessaire à la féerie générée par le metteur en scène.

De plus, la costumière Françoise Tournefond accompagne le délire scénique du précédent et elle nous séduit par ces somptueux costumes en plumes pour drôles d’oiseaux ; son humour ajoute une dimension heureuse à une coruscante fantaisie.

L’adaptation d’une pièce aussi ancienne nécessitait évidemment de nombreuses passerelles avec le temps présent. Ainsi, Alfredo Arias les a multipliées.

Cependant les évocations d’un univers, où Sarah Bernhardt croise Cyrano de Bergerac, Karl Lagerfeld et autres brillantissimes oiseaux, apparaissent plus à la manière de clins d’œil que comme des relais incontournables ; y compris si elles s’inscrivent parmi les immigrants incontrôlables, les incertitudes circonstancielles et surtout le besoin de nouvelles utopies pour notre vieux monde.

Les comédiens de la Comédie Française réalisent ce parcours difficile avec infiniment de brio. Et, non négligeable circonstance, la comédie d’Aristophane fraîchement repeinte aux couleurs des années 2000, est marquée de bout en bout par la talentueuse Catherine Hiegel qui y interprète son dernier rôle. A notre très grand regret.

Claude Chanaud 
(18/04/10)    



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Montreurs d'ours






Salle Richelieu
Place Colette / Paris 1er

www.comedie-francaise.fr



Traduction, adaptation
et mise en scène :
Alfredo Arias


Costumes :
Françoise Tournefond






L'avant-scène théâtre

12 €




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