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Photo © Brigitte Enguerrand


Les Nouvelles
Brèves de Comptoir


de
Jean-Marie Gourio





« Il y a une parenté entre les plus hauts moments de l’art et les raccourcis saugrenus qui provoquent le rire. » Jean Dubuffet, le signataire inspiré de cette théorie, avait compris cette parenté bien avant que les Brèves de Comptoir reviennent dans l’actualité 2010 et inaugurent de nouvelles soirées pour des rires majuscules.

Dans la vie des hommes, les jours répétitifs accèdent parfois à un quotidien barbant dénué de perspectives. Cependant, ceux qui écoutent autrui à la façon d’une antenne attentive et sensible, entendent également des échappées du verbe qui éclairent les situations les plus banales au niveau d’un feu d’artifice.

Ceux qui les créent ou qui les captent sont de surdoués pêcheurs de perles voire des guetteurs d’insolite inspirés. A votre choix. Parmi ces derniers d’une espèce rare, Jean-Marie Gourio les capte et Jean-Michel Ribes les orchestre. Et nous leur devons des rires tonitruants qu’ils n’hésitent pas à susciter ou à cueillir là où l’inspiration jaillit, c’est-à-dire comme l’herbe folle… à l’endroit où on ne l’attend pas !

Le premier saisit ces instants depuis fort longtemps dans ces bistrots populaires, à la fois cathédrales du lieu commun et chapelles d’initiés, où les vannes accompagnent les habitués à la manière d’un ping-pong et où les saillies, pas toujours haut de gamme, révèlent un mécanisme de sauvegarde. Ce dernier accompagne le psycho cabossé ou soigne la fuite des individus devant le tristounet du jour et sa déflagration bizarre provoque des rires fort et spontanés. Aussi bien ceux de résistance chers au maître des lieux que les plus faciles lesquels sont autant de soupapes nécessaires à ceux qui se sentent mieux au bistrot qu’à la maison.

Les Nouvelles Brèves de Comptoir se situent donc dans un rituel picoleur… on arrose ça… on rhabille le gamin… on recharge les accus… on prend le dernier… on étrangle un perroquet. Bref, ça pitanche sec dans le rade où Gourio tend l’oreille et récolte la brève… bien chaude… bien parisienne… Elle repousse l’instant vers des ailleurs qui ne chanteront certainement pas mieux mais tout ce matériau est selon les cas… lucide, provocateur, facétieux, hilarant, désespéré, cocasse ou gai !

Etouffé par l’urbain environnant, le bistrot du décorateur Jean-Marc Stehlé offre un cocon familier pour soixante-sept clients extravertis et la costumière Juliette Chanaud les a habillés de floraisons aussi échevelées et bariolées que leurs joutes verbales. L’un et l’autre accompagnent fort heureusement cette réjouissante dérision à fleur de peau, le nécessaire pied de nez au grisouillard environnant et le populaire qui ne s’en laisse pas conter par le journal de 20 heures.

Ainsi, Chantal Neuwirth, Annie Grégorio, Laurent Gamelon et toute cette talentueuse équipe, survoltée aux mots dont on n'a pas à choisir le moindre, vous vaccinent à des rires d’autant plus nécessaires que la période est maussade.

Ce bonheur de scène est au Théâtre du Rond-Point et nulle part ailleurs…

Claude Chanaud 
(14/03/10)    



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Montreurs d'ours












Théâtre
du Rond-Point


2 bis, avenue
Franklin D. Roosevelt
75008 Paris

Location :
01 44 95 98 21



Adaptation
Jean-Michel Ribes
Jean-Marie Gourio

Mise en scène
Jean-Michel Ribes

Avec
Alban Casterman
Laurent Gamelon
Annie Grégorio
Patrick Ligardes
Chantal Neuwirth
Marcel Philippot
Alexie Ribes
Hélène Viaux

Décors
Jean-Marc Stehlé
assisté de
Antoine Fontaine

Costumes
Juliette Chanaud
assistée de
Christel Birot

Musique
Reinhardt Wagner