Retour à l'accueil





Photo © Christophe Raynaud de Lage

Mystère bouffe
& fabulages


de Dario Fo




Cette comédie est définitivement engagée contre une histoire du passé racontée aux crédules d’éternelle tradition et contre tous les lieux communs hérités de notre culture occidentale.

La farce populaire ayant conquis ses lettres de noblesse depuis belle lurette est la forme de cette dramaturgie et elle s’y mêle à un anticléricalisme en bonne santé. Ainsi grâce à elle, Dario Fo vient d’entrer au répertoire de la Comédie Française. Voilà une reconnaissance qui d’une part, est bien due à son auteur et se révèle également fort positive pour elle.

En fait, la salle Richelieu, qui pratique avec un brio bien rodé les farces de Molière et d’autres dramaturges de talent, s’honore de prendre en considération celles de cet Italien aux multiples facettes et à l’engagement généreux.

Mystère bouffe & fabulages va vous faire passer deux heures de ces rires sains et lucides qui secouent le ventre des amateurs depuis que leurs précurseurs sur les tréteaux ont découvert et fustigé les prétentions de la richesse gloutonne, complices ou alliés récurrents des chasubles d’or et autres marchands de chansons. Ajoutons pour faire bonne mesure à ces critiques quelques histoires à dormir debout qui ont bercé notre occident chrétien.

Là, dans une absence totale de sophistication, vous allez retrouver comment les gens qui jonglent avec les mots permettent de coincer les faces cachées de ceux qui leur ont menti. Au moyen âge, on les appelait les Jongleurs.

Entre des tableaux iconoclastes et rafraîchissants dont une remarquable mise en croix saint-sulpicienne, ils interviennent aussi efficaces dans le déshabillage des puissants que burlesques dans l’apparence. Leurs discours font tomber les masques et, avant de choir, ces derniers vont recevoir en boomerang une réaction salubre dont la merde sous toutes ses formes n’est pas exclue.

Ainsi, Dario Fo et la troupe de la Comédie Française, dirigée par une Muriel Mayette bien inspirée, nous affranchissent avec ce théâtre fort libre, au nom des hommes qui ne sont plus à genoux depuis qu’ils sont sur la scène.

Claude Chanaud 
(27/02/10)    



Retour
Sommaire
Montreurs d'ours






Salle Richelieu
Place Colette / Paris 1er

www.comedie-francaise.fr


Mise en scène
de Muriel Mayette

avec
La troupe de la Comédie-Française





Photo © M. Falsini
Dario Fo
Né en 1926
Prix Nobel de littérature 1997

Voir sa page sur
Wikipédia