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Photo © M. Bonnefond

Madame Mouchabeurre

de
Michel Heim




Y a de la joie !
Bonjour, bonjour les Bigoudens !
Y a de la joie !

Parmi les impertinents nécessaires, de notre époque, il y a évidemment Les Caramels Fous. Grâce à leur inspiration généreuse, leur liberté de ton et leur capacité à se couler dans tous les rôles, ces talentueux comédiens forment une des meilleures troupes de la scène contemporaine Y compris et surtout dans les parodies où ils excellent.

Madame Mouchabeurre, leur dernière création, a la caractéristique de base de Madame Butterfly qui inspira Michel Heim avec une évidente réussite à la clef. Comme dans l’opéra de Puccini, la bretonne Gwenda, née Chouchen, va être maman. Cependant le papa – un marin américain égoïste – est reparti avec son bateau.

Il faut donc qu’elle épouse un gars du pays bigouden car devenir ce que l’on appelait dans les années cinquante une « fille-mère » est fort mal vu.

S’en suit dans le petit port de Plou Her Meur une très savoureuse histoire qui va trouver avec le temps une fin heureuse. Mais, outre son charme et ses péripéties à clins d’œil réjouissants, il faut préciser que les vingt-trois rôles de cette comédie musicale, les féminins comme les masculins, sont exclusivement tenus par les garçons de la troupe, lesquels réalisent là un parcours sans faute. Y compris chansons et chorégraphies.

A l’intention de certains spectateurs que les travestis déconcertent encore, précisons qu’une ancienne tradition théâtrale issue des vieux Grecs faisait que les rôles féminins étaient tenus jadis par des comédiens travestis et que l’arrivée des filles sur la scène (notamment avec les troupes italiennes) ne se fit pas sans mal. C’était au XVIIe siècle ! Mais dans le sillage de Sarah Bernhardt, Berthold Brecht, Charles Dullin et bien d’autres modernes, notre temps a su tirer du travestissement des conclusions très positives.

Les Caramels Fous sont capables du meilleur sans jamais tomber dans une dérision de facilité. Ainsi, au cours de leur escapade bigoudène, ils réalisent une évocation fort réussie des décennies passées. Vous y vivrez notamment l’ancien choc de culture vécu en France quand l’Amérique apportait Coca-Cola dans les bagages du soldat libérateur et, d’autre part, les questions que certains prêtres commençaient à se poser sur ce qu’ils appelaient curieusement le péché de chair.
Leur fonds de commerce aussi mesquin que traditionnel devenait effectivement très difficile à gérer quand le désir d’amour travaillait les révérends sous la soutane.

Inutile de dire que nombre d’entre nous les avaient précédés depuis belle lurettes sur le chemin de la tolérance pour des goûts et des couleurs différents mais que sur la scène du Théâtre Le Trianon, cette libéralisation nécessaire des esprits et des corps est illustrée avec un humour de tous les instants, sans tabou et sur un rythme endiablé. Si j’ose dire.

Il ne faut pas croire parc’ que nos désirs sont différents
Qu’on est forcément pervers.

Sur des airs connus accompagnés de chorégraphies rassembleuses de G. I. en bordée et de petites Bretonnes prêtes à l’irréparable, vous pouvez participer à cette belle aventure de scène. Et la morale de Madame Mouchabeurre, joyeusement chantée au final par toute la troupe, vous accompagnera jusque sur le tout proche boulevard de Rochechouart :

Tout va bien puisque l’on s’aime.
Et même si parfois ça débloque,
elle est belle la vie !

Je la fredonnai encore le lendemain.

Claude Chanaud 
(30/10/09)    



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Montreurs d'ours








THEATRE LE TRIANON

80 boulevard Rochechouart
75018 Paris

Location :
01 44 92 78 04





Une pièce de
Michel Heim

Par la compagnie
Les Caramels Fous

Chorégraphies de
Nadine Féty

Mise en scène de
Nadine Fety
et Michel Heim
avec le concours amical
de Jean-Pierre Rouvellat
et Hélène Hamon