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Filip FORGEAU

Blanche, la nuit / Le voyage de Charlie

Blanche, une petite fille, se questionne beaucoup : « C’est quoi, le lieu du temps ? Est-ce un énorme sablier ? Le sable est-il la matière du temps ? Et si oui, est-ce pour cela que cela file si vite ? » Elle parle de nuit blanche, de guerre… avec le marchand de sable. Comme beaucoup d’enfant elle s’interroge sur la vie, la mort, le monde. « Voix de Blanche.- Ça veut dire qu’on peut être vieux comme toi et encore un peu enfant quand même. Mais ne t’inquiète pas. Je suis là. Je te consolerai. »
Le récitant de cette histoire s’endort en lisant, rêve-t-il ou fait-il un cauchemar ? Il raconte l’histoire de Blanche mais celle-ci intervient ce qui le perturbe beaucoup car, en principe la fiction ne se mêle pas à la réalité mais dans cette pièce, Blanche n’hésite pas à mettre son grain de sel. Le récitant voudrait bien finir son histoire mais tout le monde s’endort. C’est un bon moyen d’éviter la guerre ce qui est l’objectif de Blanche. « Blanche.- Parce qu’il pourrait profiter de ses nuits blanches pour faire le bruit et les images de la guerre… Je n’ai pas confiance. Je préfère que tout le monde dorme. Il vaut mieux que tout le monde rêve…»

Jouer avec les mots est toujours un plaisir quand ceux-ci veulent dire autre chose que leur signification habituelle. C’est une agréable façon de rêver et de s’amuser dans la seconde pièce Le voyage de Charlie.
 « C’est un acacia, bien sûr ! Où avais-je la tête ? ! Qui de l’œuf et de la poule ? C’est l’acacia, bien sûr ! Tout le monde sait ça ! C’est un œuf d’acacia ! »
« De toute façon, chacun voit ce qu’il veut, c’est la clé des songes !
Un acacia ! La lune ! Une bougie ! La neige ! Maintenant qu’on est tous d’accord, on devrait pouvoir raconter une petite histoire avec tout ça ! »
« Charlie.- Je suis une armoire. Je suis un chapeau. Je suis un tiroir. Cachalot au fond de l’eau. Je suis un oiseau. Je suis un acacia, la lune, une bougie, la neige ! Je suis un nuage au fond du bleu de l’œil ! »

En fin d’ouvrage, Filip Forgeau crée un dialogue entre Blanche et son auteur :
« BLANCHE. – Et on se pose tous les deux les mêmes questions, toi en tant qu’adulte-enfant, moi en tant qu’enfant-adulte… »

« BLANCHE. – En fait, le point de départ de cette histoire, c'est un papa qui écrit pour sa petite fille, c'est ça?
LAUTEUR. – Oui. Et à travers sa petite fille, pour toutes les petites filles et tous les petits garçons du monde entier.
BLANCHE. – Et pour tous les papas aussi.
L’AUTEUR. – Bien sûr. »

Puis Filip Forgeau crée aussi un monologue de Charlie au sujet du voyage.
« CHARLIE. – Mon papa, il invente des histoires. Comme celui de Blanche. Normal, puisque c'est la même personne. Et, comme pour Blanche, il m'a inventé un voyage. Il a écrit des mots pour moi avec lesquels – comme ceux de Blanche – il a voulu repousser les limites de l'imaginaire. C'est fou comme ça permet de repousser les limites de l'imaginaire, les mots ! »

Le pouvoir des mots et de l’imaginaire permet de rêver à tous les possibles. Filip Forgeau explore ses domaines avec une grande force délicate.

Brigitte Aubonnet 
(08/11/19) 



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Théâtre








Théâtrales Jeunesse

(Septembre 2019)
80 pages - 8 €





Filip Forgeau,
né en1967, écrivain et metteur en scène, a écrit une trentaine de pièces et publié une quinzaine de livres (romans, théâtre).



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