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Maïssa BEY

Chaque pas que fait le soleil



Texte de théâtre en trois scènes avec deux personnages : une femme et un jeune homme.

Cette pièce de théâtre est la confrontation d’une femme otage, emprisonnée seule dans une cellule, et de son gardien, un jeune homme déstabilisé par cette femme qui lui apparait passionnée de liberté et persuadée du pouvoir des mots. Il a beaucoup de mal à comprendre cela, lui qui ne connaît que les armes. Il ne croit pas dans les mots qui lui font plutôt peur. Il réalise que cette femme en dialoguant avec lui tient des propos qui l’interpellent et finalement il prend des risques en lui apportant du papier et un crayon car elle écrit une histoire d’amour : « Mais qu’est-ce qui m’a pris ! Qu’est-ce qui m’a pris de vous écouter ! » Elle réfléchit beaucoup sur l’écriture et le rôle de la création littéraire. Accepter de parler avec elle révèle au jeune homme que les humains peuvent échanger même s’ils ont des idées complètement opposées.

Ce texte sur la problématique de l’enfermement idéologique est très fort car il interroge implicitement sur le fait de savoir qui est le plus prisonnier des deux : la femme ou son geôlier ?

Malgré la peur, elle continue à exister en écrivant et en rêvant alors que lui, jeune homme sans nom, est avalé par l’idéologie de ceux pour lesquels il travaille : « Mon nom ? Quelle importance ? Nous n’avons pas de nom. Vous le savez bien ! Nous sommes "eux". Les méchants, ceux qui incarnent le mal. Ceux qui sont de l’autre côté de la ligne de démarcation. Ni printemps, ni soleil ! Le noir, les ténèbres… l’autre versant quoi ! »

 Deux mondes, deux croyances s’opposent. Il essaye de justifier son point de vue. Elle essaye de l’amener à réfléchir et à douter : « Laissez venir à vous le premier mot, celui qui est logé le plus loin, le plus profondément dans votre mémoire. Laissez-le venir à vous… qu’il remonte et franchisse tous les seuils… et là, oui, là… dites-le… essayez… »  

Une pièce, d’une dramatique actualité, qui permet de réfléchir sur le fonctionnement de notre monde qui en ce moment dérive en oubliant que les humains peuvent s’accepter avec leurs différences plutôt que se tuer au nom de ces différences.  

Brigitte Aubonnet 
(22/05/15)    



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Théâtre








Chèvre-feuille étoilée
(Février 2015)
84 pages - 6 €





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