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GOLDONI


Les Amoureux



En 1759, à Bologne, Goldoni compose en quinze jours, Les Amoureux, une comédie que Marco Pisano met en scène au théâtre Déjazet.
Jupes plissées et escarpins, Flaminia et Eugénie, sœurs dans la vie, devisent à propos de Fulgence l’amoureux d’Eugénie, un jeune homme pauvre. Elles vivent chez leur oncle Fabrice, un bourgeois mythomane ruiné. Fabrice qui a passablement écorné la dot d’Eugénie, dont il est le dépositaire, souhaite la marier au comte Robert d’Otricoli.
Si Eugénie et Fulgence s’aiment passionnément, leur amour est constamment au bord de l’autodestruction déchiré par leurs querelles. Rodolphe, ami de Fabrice, est interloqué avec les extravagances de ce couple qui passe son temps à s’écharper : « Est-ce qu’ils s’aiment, oui ou non ? »
A peine ont-ils le bonheur de se retrouver, que fusent les pics de jalousie. Eugénie, narcissique, reproche à son amant d’être le chevalier servant de Clorinde, sa belle-sœur. Fulgence, à la manière d’un gros dadais, réagit au quart de tour. Il peine à maitriser ses sentiments. Se met en colère. Et pour finir, prend la file de l’air avant de regretter son emportement.
De son côté, Eugénie se reprend. Elle ne désespère pas de voir revenir celui qu’elle aime. D’un autre côté, elle se met en tête d’entrer au couvent et si elle renonce à cette idée, ce n’est que pour accepter d’épouser le comte Robert d’Otricoli.

Ainsi, drames et réconciliations illustrent cette comédie à l’atmosphère loufoque et déjantée, agrémentée par les ingrédients de la Commedia dell’arte qui sous-tendent nombre de pièces de Goldoni.

Le dramaturge a cherché, avec Les Amoureux,  à instaurer un théâtre de la vérité. A transposer une justesse des sentiments, une vraisemblance de ses personnages avec une confiance absolue dans les pouvoirs du théâtre, car derrière le côté loufoque et les apparences farfelues affichées émergent la raison, l’amour de soi et de l’autre, la famille et l’honneur.

Transposée dans le début des années 60, la pièce est habillée d’un fond de scène entrecoupé de cadres gigantesques, d’un meuble bas aux tiroirs « couleur Mondrian », et surtout de quelques chaises. Autour de ces simples points d’appui, Fulgence, Eugénie, Flaminia et les autres s’asseyent, changent de place et tout la danse du drame s’organise.
Bravo aux comédiens bien inscrits dans leurs rôles. Vifs, ils sont entraînés dans un tourbillon de situations qui va jusqu’à les faire parodier la comédie musicale West Side Story avec moult contorsions de twist.
Dans ce pari esthétique réussi tout fusionne avec facilité. La mise en scène de Marco Pisano est souple, imaginative, et l’action comique se déploie dans une arène libre.
Voilà, en ce début d’année, une comédie pétillante et joyeuse avec un beau final.

Patrick Ottaviani 
(23/01/17)    



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Une loge
pour le strapontin









Théâtre Déjazet


41, bd du Temple
75003 Paris

Location :
01 48 87 52 55





Une comédie de
Carlo Goldoni
(1707-1793)


Adaptation et
mise en scène
Marco Pisano


Avec
Benoit Solès
Aphrodite de Lorraine
David Halévim
Sophie Nicollas
Rotem Jackman
Yoann Sover
Elisa Alessandro