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60e Festival
des jeux du théâtre
de Sarlat
en Périgord




Jusqu'au 5 août se déroule le 60e Festival de Sarlat créé en 1952 par Jacques Boissarie. Une des plus grandes et plus anciennes manifestations de la vie théâtrale française après bien évidement Avignon.
C'est sous la houlette de Jean-Paul Tribout que le choix du programme de cette année anniversaire a été organisé : découverte de nouveaux talents, répertoire classique, créations, poésie et humour se suivent harmonieusement de soirée en soirée.

Nous y sommes arrivés (Notre Montreur d'Ours et moi-même) après avoir traversé, venant de Bordeaux, des vallées mousseuses de vignes, celles de Saint-Emilion et puis celle de Bergerac, ainsi que des rangées de noyers du Périgord alignés entre deux routes. Jamais, moi que les paysages que traversent les TGV ennuient, je n'ai assisté avec ravissement à autant de charme qui défilait sous mes yeux.
Contrairement à Avignon les manifestations théâtrales se déroulent uniquement en soirée (21 spectacles en tout et pour tout). Nous avons donc commencé notre rencontre avec ce festival par une longue promenade dans cette ville dont chaque recoin est chargé d'histoire. L'idée de Jacques Boissarie amoureux de sa ville était de lier les spectacles aux murs de la cité. Elle en devient le décor, un décor naturel puisque les quatre scènes sont plantées au cœur de la cité et en plein air : Place de la Liberté, Jardin des Enfeus, l'Abbaye Sainte-Claire et le Jardin du Plantier. Le seul risque de ces implantations à ciel ouvert : la pluie !... c'est ainsi que le jour de notre arrivée, encore vierges de notre connaissance des mœurs du festival et de la ville, nous avons manqué Jacques Weber et ses Éclats de Vie, qui prévenu des conditions météorologiques s'était réfugié avec son public à la Maison de la culture. Devant un verre de Bergerac nous nous promîmes de nous rattraper les soirs suivant.

En matinée, Jean-Paul Tribout nous invite aux Rencontres de Plamon. Ces rencontres permettent aux spectateurs de dialoguer avec le metteur en scène de la pièce qu'ils ont pu voir la veille et avec celui de la pièce prévue pour la soirée. Cet éclairage du travail des comédiens et de leur équipe est animé par Jean-Paul Tribout avec un réel amour de l'art du théâtre ; chaque question provoque échanges, explications, révélations qui parfois débordent du sujet pour nous entraîner vers d'autres réflexions. Un moment riche à ne pas manquer.

Nous n'étions là que pour trois jours. Après notre tentative Weberienne manquée, nous avons assisté à Madame Raymonde exagère. Denis d'Arcangelo (Raymonde) et son Zèbre (Sébastien Mesnil, l'inséparable accordéoniste), nous ont offert un spectacle plein d'humour et de légèreté. Travesti en dame à robe à pois et outrageusement maquillé (une sorte de Pauline Carton exhibitionniste) Denis d'Arcangelo bavarde avec le public et interprète un répertoire de vieilles chansons populaires d'une époque révolue mais qu'il nous semble avoir encore gardées en mémoire. Les textes et la mise en scène ont été co-concoctés par Philippe Bilheur et Denis d'Arcangelo. Teinté de nostalgie et d'humour nous ne pouvons que ressortir de ce spectacle que le cœur aussi léger que si nous avions partagé avec Madame Raymonde une bonne bouteille de Bergerac en nous racontant d'anciennes anecdotes.


Pour notre dernière soirée nous avons assisté à La comédie des erreurs de William Shakespeare. Une œuvre de jeunesse du grand maître inspirée d'une comédie de Plaute Les Ménechmes, de son Amphitryon et d'un conte de Chaucer. L'utilisation par Shakespeare de deux paires de Jumeaux, maîtres et valets, permet une série de situations cocasses, de quiproquos drolatiques. La mise en scène de Dan Jemmett, moderne et originale, dénote dans le cadre des murs de cette place de la liberté. Devant nous s'élève le Manoir de Gisson (XIIIème siècle) éclairé de lumières, alors que sur la scène des toilettes de chantiers servent aux sorties et entrées des comédiens (David Ayala, Vincent Berger, Thierry Bosc, Valérie Crouzet et Julie-Anne Roth) dans le ballet incessant que produit l'action de la pièce.

Pour ceux d'entre vous qui se trouveraient en cette période estivale proches de la cité médiévale, je vous conseille de consulter le programme de cette 60e édition du festival des jeux du théâtre de Sarlat www.festival-theatre-sarlat.com et d'aller voir l'une des prochaines représentations dans ce lieu magique que l'histoire habille d'une lumière émouvante.

David Nahmias 
(27/07/11)    



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www.festival-theatre-
sarlat.com



Jusqu'au 5 août 2011