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Les bonnes


de
Jean GENET



La musique envahit la scène ainsi que des cris et des rires. D’emblée nous sommes invités dans ce lieu où se joue une relation ambiguë entre haine et attirance entre Madame et sa bonne. Mais on comprend vite qu’il ne s’agit pas de Madame et sa bonne mais d’un jeu complexe et violent entre les deux bonnes où Solange, la sœur de Claire, interprète le rôle de Madame.

La révolte des bonnes, Claire et Solange, monte peu à peu en s’opposant au mépris de Madame envers les bonnes et le petit personnel. La lutte des classes transparaît au fil des dialogues : « Madame nous tue avec sa bonté. »

Claire et Solange parlent avec beaucoup de réalisme des relations qui existent entre les patrons et leurs subordonnés mais elles aussi sont dans une relation amour/haine entre elles. Elles se dégoutent, se répugnent parfois.

Progressivement, Claire et Solange s’orientent vers le meurtre de leur patronne. Il y a un petit clin d’œil avec le tilleul qui nous est proposé en entrant dans la salle et qui sera offert à Madame…  

Monsieur ayant été mis en prison suite à une dénonciation des bonnes, on ne le verra pas. Mais Madame rentre à la maison alors que Solange et Claire ne sont pas encore tout à fait sorties de leur jeu de rôles et la tension s’exacerbe. Jusqu’où ira la confrontation entre ces trois femmes ?

La compagnie Les fruits défendus nous offre une belle prestation où le texte de Jean Genet est mis en valeur par un jeu, parfois poussé à l’excès, comme est poussée à l’excès la folie dans tous les délires qu’elle peut entraîner. La frontière entre la mort et la vie se dessine au fil de la pièce dans un flou délirant grâce à une mise en scène très rythmée.

Brigitte Aubonnet 
(18/12/19)    



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Une loge
pour le strapontin



Théo Théâtre

20 Rue Théodore Deck
75015 PARIS


Texte de
Jean Genet

Mise en scène
Stéphanie Fumex

Avec
Aude Benkaki
Chloé Galzin-Turco
Stéphanie Fumex


Compagnie
Les Fruits Défendus