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Onysos
le furieux


de
Laurent GAUDÉ

Le Théo Théâtre est un lieu où l’accueil très sympathique nous invite à nous installer dans sa petite salle qui rappelle l’ambiance du Festival d’Avignon.

Sur le quai du métro à New-York un vieillard entouré d’une vieille couverture va parler de la cité dont il est originaire. Après des milliers d’années de silence, il va enfin parler de son histoire et comparer New-York et son village d’origine. Il est né d’une femme fécondée par le Maître des Dieux dans le monde antique il y a trois millénaires.

Sa vie commence dramatiquement. Au cœur de la guerre, le petit Onysos sera torturé et démembré. Seul son cœur sera sauvegardé ce qui permettra à son père de le faire naître de nouveau.

De ce jour, la vengeance animera Onysos, thème que Laurent Gaudé aborde dans plusieurs de ses écrits avec des approches toujours différentes.

En Onysos, personne ne reconnait le nourrisson écartelé. Il lèvera une armée composée de femmes pour attaquer Babylone.

Au cours de son périple, Onysos visitera le pays des morts. Son voyage sur le Nil lui permettra d’oublier ses blessures et de ressortir des eaux sans souvenirs et sans entailles.

La guerre est présente tout au long du récit avec toutes ses horreurs. S’en soustraire quelques instants, permettra à Onysos de se sentir homme.

Après tout ce qu’il a vécu, son regard est bienveillant sur les humiliés qu’il croise dans les rues de New-York. C’est une réflexion passionnante sur un parcours de vie qui s’étire dans le temps en traversant les millénaires.

Le décor avec des collages est très réussi et nous plonge dans un univers hors du temps. La mise en scène utilise avec beaucoup d’inventivité des feuilles de journal pour créer les soldats d’une armée, une couverture-couette pour représenter un cadavre ou un travesti incarné en femme. Giovanni Vitello porte le texte de Laurent Gaudé avec brio et dégage une force émotionnelle très intense. Il rajeunira au fur et à mesure de son récit car sa parole va le libérer en partie de ses angoisses même s’il gardera toujours les stigmates de ses souffrances et de la perte de celles et ceux qu’il a aimés. C’est un très intense moment de théâtre et une superbe performance d’acteur.

Brigitte Aubonnet 
(16/10/19)    



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Une loge
pour le strapontin











Théo Théâtre

20 Rue Théodore Deck
75015 PARIS


Mise en scène
Bruno Ladet

Avec
Giovanni Vitello

Musique
Thomas Merland

Collaboration artistique
Élisa Ghertman





Actes Sud

144 p - 6,80 €