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L'Homme à tête de chou

de
Jean-Claude Gallotta


1976 : Serge Gainsbourg écrit son album concept L’Homme à tête de chou qui raconte, en douze chansons, ce que l’on n’appelle alors pas encore un féminicide.

2006 : Jean-Claude Gallotta, chorégraphe, propose à Alain Bashung de créer un spectacle autour de cette histoire de désir, de jalousie, d’amour, de sexe et de mort. Le chanteur s’en empare : il choisit les musiciens, travaille la mise en scène, enregistre une maquette de l’album avec Denis Clavaizolle : ce sera son dernier album.

2009 : Quelques mois après la mort de Bashung, le spectacle est créé. Sur un plateau noir et nu, la voix grave et profonde du chanteur retentit alors que les danseurs content la passion d’un homme pour une « petite garce » : Marilou.

2019 : Sur la scène du théâtre du Rond-Point, sur un plateau toujours noir et nu, la voix de Bashung n’a rien perdu de son intensité, les textes de leur modernité, les danseurs interprètent toujours avec ce qu’il faut de provocation le ballet qu’est devenu L’Homme à tête de chou. Mais avant de plonger dans l’histoire tragique de Marilou, et comme pour placer l’ensemble du spectacle sous le spectre de l’absence du créateur (Bashung évidemment, mais peut-être également Gainsbourg) les interprètes viennent, avec leurs premiers pas de danse, saluer le fauteuil demeuré vide au-devant de la scène.

Puis la voix chaude de Bashung retentit :
« Je suis l’homme à tête de chou
Moitié légume moitié mec
Pour les beaux yeux de Marilou
Je suis allé porter au clou
Ma Remington et puis mon break
J'étais à fond de cale à bout
De nerfs, j'avais plus un kopeck
Du jour où je me mis avec
Elle je perdis à peu près tout,
Mon job à la feuille de chou… »
 
…et commence l’histoire de ce « journaliste à scandales tombé amoureux d’une petite shampouineuse assez chou pour le tromper avec des rockers, [qui] la tue à coup d’extincteur, sombre peu à peu dans la folie et perd la tête qui devient chou. »
Si ce résumé que Gainsbourg fait  lui-même de sa création a la poésie de la brièveté, il passe cependant sous silence le parfum de scandale et de lubricité qui transpire à chaque instant dans cette pièce et que les quatorze danseurs incarnent avec talent. Qu’ils soient en jean et chemise blanche (uniforme gainsbourien par excellence), en sous-vêtements ou nus n’est pas la question. Les corps qui suivent et soulignent chaque tempo font surgir des images allant de la sensualité la plus assumée à la sexualité la plus débridée. Car c’est bien ici le corps qui est le sujet central de la pièce : celui qu’on désire, celui qu’on veut posséder, qui nous échappe, celui qu’on met à terre pour qu’il n’appartienne à personne d’autre.

Jean-Claude Gallotta, passionné de rock, a su créer un spectacle qui, en épousant la voix de Bashung, met en valeur la beauté et la crudité des mots de Gainsbourg. La fluidité de la chorégraphie parvient tout à la fois à mettre en valeur les gestes et les corps des danseurs, à travailler les sous-entendus sexuels dont regorge chaque chanson (que ceux qui en doutent réécoutent Marilou reggae) et à magnifier l’aspect tragique et enivrant de cette descente aux enfers.

Amandine Farges 
(25/09/19)    



Le spectacle se joue au Rond-Point jusqu'au 29 septembre et part ensuite pour une grande tournée :

15 OCTOBRE 2019 THÉÂTRE EDWIGE FEUILLÈRE / VESOUL (70)
19 OCTOBRE 2019 LE CHANNEL / CALAIS (62)
7 NOVEMBRE 2019 LES SALINS, SCÈNE NATIONALE / MARTIGUES (13)
17 AU 19 DÉCEMBRE 2019 MC2 : GRENOBLE (38)
14 JANVIER 2020 THÉÂTRE LIBERTÉ / TOULON (83)
17 JANVIER 2020 LE TANGRAM, SCÈNE NATIONALE / EVREUX (27)
30 JANVIER 2020 LE REFLET / VEVEY (SUISSE)
11 AU 14 FÉVRIER 2020 MAISON DE LA DANSE / LYON (69)
3 MARS 2020 THÉÂTRE D’ESCH / ESCH-SUR-ALZETTE (LUXEMBOURG)
6 MARS 2020 LA COOPÉRATIVE DE MAI / CLERMONT-FERRAND (63)
31 MARS 2020 L’ODYSSÉE / PÉRIGUEUX (24)
23 AVRIL 2020 THÉÂTRE / AJACCIO (20)
28 AVRIL 2020 LA CARRÉ MAGIQUE / LANNION (22)
26 MAI 2020 LE BATEAU FEU / DUNKERQUE (59)



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Sommaire
Une loge
pour le strapontin













Théâtre
du Rond-Point


2 bis, avenue
Franklin D. Roosevelt
75008 Paris






Pièce pour 12 danseurs
chorégraphiée par
Jean-Claude Gallotta


Paroles et
musiques originales
Serge Gainsbourg


Version enregistrée
pour ce spectacle par
Alain Bashung


Orchestrations,
musiques additionnelles,
coréalisation
Denis Clavaizolle


Avec les danseurs
Axelle André
Naïs Arlaud
 Paul Upali Gouëllo
Ibrahim Guétissi
 Georgia Ives
Bernardita Moya Alcalde
Fuxi Li
Lilou Niang
Clara Protar
Jérémy Silvetti
 Gaetano Vaccaro
 Thierry Verger