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Photo © Lot

Une autre vie


de Brian Friel




Les grands maîtres de la littérature, qu'ils soient russes, français ou autres, achèvent souvent leurs romans sur un moment tendu et laissent, à nous autres pauvres lecteurs qui après eux vivons, une ouverture à notre imaginaire. C'est dans ce terreau encore vierge de création que Brian Friel nous propose Une autre vie au Théâtre La Bruyère. Ce terreau, il le trouve dans l'œuvre de Tchékhov entre Oncle Vania et les Trois sœurs.

Dans l'arrière-salle d'un café de Moscou, se rencontrent fortuitement une femme et un homme (nous n'avons toujours pas épuisé ce vaste sujet : un homme rencontre une femme ou vice-versa et cela depuis Adam et Eve). En fait, nous les retrouvons sur scène à leur seconde rencontre. Ils se sont déjà croisés dans ce lieu. Elle n'est autre que Sonia Sérébriakova d'Oncle Vania et lui, André Prozorov, le frère des Trois sœurs.
Ils ne sont pas revenus par hasard dans ce petit café de Moscou. Ils espéraient se retrouver. Et ils s'y retrouvent, chacun avec son passé un peu abîmé, comme le sont tous les passés humains que les êtres traversent. Ils savent aussi qu'une petite chose, une sorte de libellule ou un ange armé d'une flèche dorée flotte au-dessus de leurs âmes (et sans doute aussi de leurs têtes) : l'amour !
Pendant cette seconde rencontre, nous assistons au démantèlement des mensonges que chacun d'eux avait ficelés la fois précédente pour faire miroiter d'un bel éclat son image ; André Prozorov n'est ni veuf, ni violoniste au Bolchoï ; Sonia Sérébriakova n'est pas la riche héritière d'une propriété prospère. De confidences en confidences, ils finissent par devenir eux-mêmes pour que les lois de l'amour décident du verdict de leur histoire future… ou manquée !...
Marie Vincent (Sonia) et Roland Marchisio (André) sont remarquables dans leur rôle. La qualité de leur jeu nous transmet avec beaucoup d'émotion la fragilité de ces deux cicatrices que la vie a apaisées tant bien que mal.

Brian Friel, l'auteur d'Une autre vie (texte français d'Alain Delahaye), note ceci : Si j'avais été le premier à créer ces deux personnages, je me sentirais libre de les remodeler selon mon bon plaisir. Mais ils ne m'appartiennent pas à moi seul. Je suis pour eux moins qu'un parent, mais sans doute plus qu'un parent adoptif. Peut-être un parrain qui prend ses responsabilités très au sérieux.
Il est clair qu'à la qualité de l'écriture de cette pièce il a bien pris ses responsabilités très au sérieux.

David Nahmias 
(24/10/11)    



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Une loge
pour le strapontin



Samedi 31/12/11
Dernière représentation
L'intégralité de la recette a été versée aux RESTOS DU CŒUR





Théâtre La Bruyère

5, rue La Bruyère
75009 PARIS

Location :
01 48 74 76 99


Texte français
Alain Delahaye

Mise en scène
Benoît Lavigne

Avec
Marie Vincent
Roland Marchisio

Décor
Laurence Bruley

Costumes
Agathe Laemmel

Lumières
Christian Mazubert