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Chèvrefeuille étoilée

(Septembre 2023) 84 pages - 12 €

Maïssa BEY


Assia DJEBAR
Femme écrivant...




Dans la première partie, Assia Djebar et moi, Maïssa Bey évoque sa rencontre avec les écrits d’Aïssa Djebar quand elle était jeune. Elle a réalisé la proximité des femmes des romans d’Aissa Djebar avec les femmes de sa propre famille. Maïssa Bey découvre que la littérature est un espace extraordinaire qui permet de dévoiler l’intime et que ce qui est tu ou caché peut se dire et s’exposer. L’écriture est une transgression. Il est possible de s’affranchir du devoir de réserve. Assia Djebar qui « écrit à force de se taire » sera pour Maïssa Bey l’incarnation de tous les possibles. « Cela était totalement inédit, du moins pour moi à cette époque-là, c’était une femme, mieux encore, une "femme de chez nous" qui osait dire, qui osait écrire et plus encore être publiée, être lue ! D’où venait cette sensation d’intrusion sur un territoire presque exclusivement masculin. »

La deuxième partie de l’ouvrage, Vie et œuvre d’Assia Djebar : principaux jalons biographiques, donne l’envie de relire ou de découvrir Assia Djebar
.
La troisième partie, Assia Djebar, Écrivaine du passage, montre combien Assia Djebar, dans ses romans, a bien décrit la situation des femmes emprisonnées dans leur maison. L’architecture est réalisée pour que les femmes restent bien à l’abri du regard des hommes. Clairement, elle n’hésite pas à écrire sur son pays qui « incarcère ses femmes ». « Tout dans cette conception architecturale était pensé et ne visait qu’à empêcher que les occupantes des lieux puissent voir ce qui se passait à l’extérieur ou être vues. Le cloisonnement entre les sexes était ainsi nettement signifié. L’assignation au domestique étant ainsi posée, les limites entre le dedans et le dehors établies, aucune intrusion masculine dans l’espace privé n’était tolérée et plus encore clairement interdite par les codes en usage. »
« L’écriture nait à l’extrémité du silence » et Assia Djebar franchit le seuil grâce à l’écriture qui mène du dedans au dehors.

La postface d’Aurélie Olivier détaille l’expérience vécue autour du texte de Marguerite Duras et Xavière Gauthier Les parleuses publié aux Éditions de Minuit en 1974.

La situation des femmes est très bien présentée dans cet ouvrage passionnant. Il est d’autant plus important que les conditions de vie des femmes empirent dans de nombreux pays. Leur liberté est grignotée chaque jour un peu plus. Elles sont privées de sorties, de savoir, de culture, du droit de vivre librement dans l’autonomie de leurs propres choix. Le combat des femmes pour leur indépendance existe depuis longtemps et continue toujours. Même les acquis sont remis en cause. Il est donc essentiel de donner à lire et à entendre les voix des femmes.

Brigitte Aubonnet 
(03/11/23)    

Pour écouter un podcast de la série Les parleuses où Maïssa Bey évoque Assia Djebar :
https://litterature-etc.com/assia-djebar-1936-2015-par-maissa-bey/





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Pour mémoire















Assia Djebar
(1936-2015)
Écrivaine née en Algérie, élue à l’Académie française en 2005.

Bio-bibliographie sur
Wikipédia







Maïssa Bey,
née en Algérie,
journaliste et écrivaine,
a déjà publié une vingtaine de livres (romans, nouvelles, poésie, théâtre, essais...).

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