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Si vous aimez les romans atypiques et audacieux, n’hésitez pas : jetez-vous sur Les coquelicots, le tout nouveau livre de Nedjma. D’elle, l’auteure, on ne sait rien sinon qu’elle vit au Moyen-Orient et tient à garder l’anonymat, ce que l’on comprend parfaitement après l’avoir lue. Nedjma, derrière les mots de sa narratrice Zhara, dénonce en effet la société arabe contemporaine comme personne ne l’a jamais encore fait. Elle la dénonce de l’intérieur, en disséquant les mères et les pères, les hommes et les femmes, les frustrations sexuelles, la politique, la religion et ses fanatiques. Elle le dénonce avec la verve haute, avec une virulence emplie de vérités qui font mal mais qui sont bonnes à dire, bonnes à lire. Elle dénonce parce qu’elle sait de quoi et de qui elle parle. Mais l’auteure est avant tout écrivaine. On le constate à chaque page, par la qualité de son style éminemment libre. Cette liberté se trouve notamment dans les nombreux passages érotiques du roman, où Nadjma parvient à allier crudité et sensualité. Mais elle écrit également à merveille le malheur, ou la faim, aussi bien celle des esprits que des corps. L’histoire peut être dévoilée quelque peu puisque, finalement, la narration n’est qu’un aspect du roman, dont les qualités se nichent surtout dans le style et l’audace, comme on vient de le dire. L’histoire, donc, est celle de Zahra. C’est cette vie-là que nous découvrons avec elle, allant de surprises en surprises et de paradoxes en paradoxes. On aimerait que tout soit faux. Pour espérer encore que la société dont parle Nedjma n’existe pas. Mais hélas… Rien ne sonne plus vrai que Les coquelicots. Isabelle Rossignol (31/08/23) |
Sommaire Lectures Plon (Août 2023) 256 pages - 22 € Version numérique 14,99 € |
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