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ITALIQUE

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Attention, il y a danger à lire cet extraordinaire roman écrit par un chien, un carlin nommé Italique.  Le lecteur est pris d’une irrépressible envie d’acquérir lui aussi un carlin ! Non seulement parce que le carlin est un petit chien, certes très cher, mais doux, plein de plis grassouillets, aux oreilles de velours, aux yeux globuleux émouvants, aimant, il adore son maître et ceux qui l’aiment, il est très sage, (il dort beaucoup), bref le chien idéal pour un amoureux de la littérature, pratiquant ou simple adorateur, mais parce qu’il peut aussi vous aider à rédiger vos mémoires, ou écrire, qui sait, un best-seller, ce qui compense largement la mise de fond ! Attention cependant, j’ai un doute sur la capacité de tous les carlins à devenir écrivains ! En effet si Italique nous raconte sa vie avec son maître, c’est que le terrain est propice, après tout, il partage la vie d’un écrivain, ça peut faire boule de neige ! Par mimétisme, Italique acquiert un langage soutenu, puis se met à écrire et peut-être hérite-t-il aussi du sens de l’humour de son maître, car la description qu’il nous fait des cocktails de remises de prix, des salons littéraires et autres séances de signatures d’exemplaires de livres dans des librairies, sent à la fois, la distance et le vécu, une légère ironie planant sur un réalisme de bon ton sachant friser l’impertinence.

Moi j’adore les passages plus personnels de la vie d’Italique qui reflètent celle du maître : son angoisse dans la cage de l’animalerie avant d’être acheté, le chapitre : un peu, beaucoup, à la folie où Italique nous décrit l’amour inconditionnel qu’il porte à son maître, son difficile apprentissage de la propreté, son ennui pendant les longues séances d’autographes, les enregistrements des émissions de radio ou de télé, les périodes de création de son maître qui le rendent trop distrait à son égard, tous ces moments qui nous rendent ce chien si humain, trop humain.

Allez, on a bien compris à quel point l’écrivain de ce carlin s’identifie lui aussi à son chien ! D’ailleurs Italique n’écrit-il pas : « Peut-être que c’est ça finalement le métier de mon maître, observer les gens en silence, sans rien dire, comme le font les sages et les chiens. »

Sylvie Lansade 
(08/11/23)    



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Plon

(Septembre 2023)
256 pages - 19,99 €

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13,99 €