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Après L’autre rive et À cause de l’éternité , dans ce dernier volume de la trilogie, nous retrouvons Écorcheville, cité construite au bord du Styx, confrontée à un dérèglement climatique de plus en plus inquiétant, un véritable déluge qui dépasse tous les phénomènes connus jusque-là.Pourtant, à Écorcheville, les habitants sont habitués depuis toujours à des précipitations assez particulières. « D'incertain, de capricieux qu'il avait toujours été, paradoxalement le climat d'Écorcheville était devenu prévisible. On ne se posait plus en se levant le matin la question du temps qu'il ferait aujourd'hui. Selon toute probabilité il serait au minimum "épouvantable, affreux, odieux...". Dans les conversations, chacun en rajoutait, haussant selon son humeur le curseur jusqu'à "catastrophique", voire "apocalyptique". Il n'était pourtant pas d'usage, ici, de s'éberluer de précipitations insolites. À n'importe quel moment, le vent, la pluie, pouvaient charrier toutes sortes de choses : œufs, larves et insectes, crustacés de gabarit variable, gastéropodes, urodèles et chéloniens, jusqu'à de menus mammifères ! » Mais là, c’est une pluie épaisse, visqueuse et continue qui se déverse sur la ville et le niveau du Styx ne cesse de monter sortant de son lit pour une crue comme on en n’a jamais connu. Preuve de l’importance du phénomène, un haut-commissaire du gouvernement a été envoyé pour évaluer la situation et envisager les mesures nécessaires. C’est bien la première fois que le pouvoir central se préoccupe de cette ville… Les Écorchevillais s’efforcent de continuer à mener leur vie ordinaire mais c’est de plus en plus difficile et inquiétant. Pourtant le grand bal organisé pour les vingt ans d’Angelina, jeune fille issue d’une des trois familles les plus influentes de la ville, doit se tenir comme prévu dans la salle des fêtes de la mairie. Il faut dire qu’à Écorcheville, des êtres venus de l’autre rive du Styx, – une contrée jamais explorée car personne n’est revenu de la traversée du fleuve –, il y en a toujours eu, morts ou vivants. Sirène, sphinge, centaure… Cet univers fantastique, qui doit beaucoup à la mythologie, est pourtant très proche du nôtre. Les passions y sont les mêmes, le pouvoir, l’argent, l’amour, la séduction, la jalousie, la rivalité, l’entraide, selon les tempéraments des 90 personnages qui animent les 1800 pages de cette trilogie (un dictionnaire les présente tous à la fin de l’ouvrage). C’est avec regret que nous refermons ce dernier volume dont l’écriture toujours aussi riche par la subtilité de sa syntaxe et l’étendue de son vocabulaire, l’alternance d’émotion, de poésie et d’humour, maintient un intérêt puissant qui capte l’attention du lecteur de la première à la dernière ligne. Fort heureusement la fin d’une trilogie n’est pas la fin d’une œuvre et nous attendons déjà avec impatience le prochain volume sans savoir encore où il nous emmènera. À suivre… Serge Cabrol (13/10/23) |
Sommaire Lectures Grasset (Octobre 2023) 384 pages - 24 € Version numérique 16,99 €
Bio-bibliographie sur Wikipédia Retrouver sur notre site les deux premiers volumes de la trilogie : L’autre rive À cause de l’éternité Lire d'autres articles concernant des livres de Georges-Olivier Châteaureynaud sur la page qui lui est consacrée ICI |
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