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Le héros, ou plutôt l'anti-héros de ce roman est Erasmo Aragón, l’un des deux personnages du précédent roman de l’auteur, Moranga. Dans Moranga, Erasmo est un professeur d’espagnol « paranoïaque et aigri, obsédé par les shorts trop courts de ses jeunes étudiantes, qui part à Washington pour consulter les archives de la CIA et tenter de résoudre l’énigme de l’assassinat du grand poète salvadorien, Roque Dalton. » Dans L’homme apprivoisé nous le retrouvons dans une université américaine d’où il a été exclu après avoir été faussement accusé d’abus sexuel sur mineure. Même si la justice l’a mis hors de cause, il a perdu son travail et son droit de séjourner aux États-Unis. Cette histoire provoque chez lui une crise de paranoïa aiguë qui l’oblige à séjourner à l’hôpital psychiatrique. C’est là qu’il rencontre Josefin, une belle et énergique infirmière suédoise. Elle le prend en sympathie et fait tout pour l’aider. Quand il ne peut plus payer son loyer, elle l’héberge chez elle, et quand son stage prend fin et qu’elle repart en Suède, elle l’invite à venir avec elle. Erasmo «se demande encore ce qu’elle a bien pu lui trouver, lui un homme aux nerfs détruits, sans emploi ni avenir, injustement accusé d’infamie. » Tout le roman est centré sur Erasmo, emprunte son point de vue. Même s’il n’est pas le narrateur, car l’auteur utilise « il », c’est à partir de ses angoisses, ses obsessions, sa façon de voir le monde que le lecteur est confronté à cette histoire. Le sujet qui hante Horacio Castellanos Moya est la violence qui poursuit ses personnages partout, même dans l’exil. L’angoisse ne quitte pas Erasmo condamné à l’errance, dans tous les sens du mot. Nadine Dutier (25/10/23) |
Sommaire Lectures Métailié (Mai 2023) 128 pages - 17 € Version numérique 9,99 € Traduit de l’espagnol (Salvador) par René Solis
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