Il s’agit, selon la quatrième de couverture, « d’un thriller géopolitique fondé sur une histoire vraie qui a monopolisé l’attention médiatique en 2018 et 2019. La fiction vertigineuse élaborée par l’auteur va à rebours des idées reçues… »
Mais il est bien précisé également que « ceci est une œuvre de fiction associant personnages imaginaires et personnages historiques, qui agissent suivant une trame chronologique des évènements conforme à la réalité historique de mars 2018 à juillet 2019. »
Jean-Claude Bartoll a été grand reporter pour des agences de presse internationales et, fiction ou non, il semble bien savoir dans ce premier roman de quoi il est question…
Si le lire est passionnant, en donner une idée et une envie de le découvrir sans trop en dévoiler, devient une sorte de gageure car justement tout est bien « ficelé » pour que le suspense nous tienne en haleine…
Déjà, dans le prologue, le « face à face tendu entre Vladimir Poutine et la première ministre par intérim du Royaume-Uni » n’augurait rien de bon…
Sergueï Skripal, ancien espion militaire russe exilé en Angleterre, est retrouvé, avec sa fille, sur un banc d’un jardin public de Salisbury dans un « drôle d’état »…
Dès le premier chapitre, nous sommes happés par la narration détaillée de toute cette aventure mais également par le style de l’auteur : « La beauté du paysage n’émouvait guère l’individu d’une quarantaine d’année, visage anguleux et cheveux ras, assis sur le siège passager du Range Rover de tête. Il regardait fixement la route comme s’il voulait faire corps avec elle. »
Nous voici embarqués dans cette histoire d’espionnage, complexe, où beaucoup d’éléments et différents organismes vont se croiser : la DGSE française, l’AISE italienne,et d’autres encore…
Plusieurs aventures viennent pimenter l’ensemble et quatre cent cinquante pages plus tard, le chapitre 100 va se dérouler au QG de la CIA. « Giancarlo regardait les deux agents chevronnés de la CIA qui devaient cumuler plus de de soixante-dix années d’expérience sur le terrain à eux deux. Des pans entiers de l’histoire non officielle seraient ainsi accessibles. »
Mais, évidemment, rien n’est simple, c’est ce que l’on découvre au fil de la lecture. Qui donc a voulu tuer Sergueï Skripal ? Et pourquoi ?
Un premier roman passionnant qui mérite vraiment sa place dans la nouvelle collection Espionnage de Gallimard.
Anne-Marie Boisson
(05/10/23)
