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Un premier roman, l’histoire d’un amour vécu sur plusieurs années, partagé quant à sa réalité, entrepris ou sollicité différemment par les deux protagonistes que sont Marianne et Salomon. Ce roman commence par la mort des partenaires, et de ce qu’il en est des documents laissés chez le notaire par Marianne qui vient de décéder accidentellement, semble-t-il, et « ce fut seulement quelques mois plus tard, après la mort de Salomon Martcher dans le sud de l’Espagne, qu’un éditeur parisien reçut une mince enveloppe en provenance de maître Romero, notaire à Zaher de la Frontera, une brève note de l’expéditeur détaillant le contenu de l’envoi. » Le roman commencé ainsi est constitué par la narration de cet amour, vécu au fil des années, avec les variantes de la vie, du désir des amants, avec cette constance dans la durée. Cette pérennité comme ces échanges sont le cœur du roman. La relation amoureuse vivante perdure, car bien installée. Mais justement est-ce parce qu’elle est dans le provisoire ou même l’incertain ? Car lorsque la situation des amants pourrait enfin autoriser leur vie commune au grand jour – liberté nouvelle ou séparation d’avec le conjoint actuel comprises – la vie, leurs vies, resteront toujours parallèles… Pourquoi ? Est-ce le thème du roman ? Pourtant la passion a l’air de bien se tenir ! Alors est-ce cette volonté de l’un de ne pas vouloir accéder à une officialisation qui risquerait de rendre cette histoire banale et la voir se ternir ou se terminer, ou bien est-ce cette liberté tellement aimée par l’autre qui les empêcherait de faire ce rapprochement ? S’agirait-il d’autre chose, de moins rationnel, de plus intime ? Alors que semble perdurer cette intensité de l’envie de l’autre ? Un roman qui décortique sans le dire, une histoire qui s’épanouit ou bien une narration qui parle de renoncements, de prétextes au non-engagement, de justifications à cette peur de perdre l’autre. Variable et différente selon qu’il s’agisse de Marianne ou de Salomon… Les lectrices et lecteurs se laisseront convaincre par ce chemin du désir, ou de l’amour, ou… ? « Ils avaient pris des trains. Ensemble et séparément, d’un pays à l’autre et du bout d’un pays à l’autre. Dans les commencements, ils s’attendaient et se raccompagnaient. […] Ils avaient pris des trains glacés bloqués par des congères et des trains étouffants où la climatisation ne fonctionnait plus. » L’écriture nous parle de tout ce déroulement, la narration est simple et claire mais surtout émaillée de moments savoureux tout au long de ces pages. La sensibilité de l’autrice se lit à chaque ligne comme sa compréhension de la situation… Quant à son avis, elle nous laisse le choix de l’imaginer, voire de le deviner, mais surtout ne semble pas être disposée à nous le donner clairement ! On peut aussi apprécier le sens que peut prendre alors le titre des chapitres, comme par exemple : « Là où tu n’es pas », ou bien « Intérieurs », ou encore « Ils ne s’étaient jamais mariés », ou « Et nos baisers mordus sanglants »… Anne-Marie Boisson (27/04/22) |
Sommaire Lectures ![]() Arléa (Janvier 2022) 200 pages - 18 € Version numérique 11,99 €
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