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Pierre MONTBRAND


Face à la mer


Six nouvelles de dix à vingt-cinq pages autour de relations et d’ébats sexuels,  en France entre une enseignante et son élève ou entre un peintre-sculpteur, ses modèles et sa fille, en Suisse à travers les souvenirs d’un adolescent lors de la réunion d’une grande famille bourgeoise au bord d‘un lac, en Suède à la recherche d’une belle et jeune sirène des temps modernes amenée là par son professeur d’université ou au bord de la Baltique sur l’ile d’Ornö à la recherche du passé d’Ingmar Bergman et de Harriet Andersson, et enfin sur la route 61 lors d’un voyage d’étude d’un universitaire divorcé  et dépressif sur les traces de Faulkner.

En écho au titre du recueil le point commun entre la majorité de ces nouvelles (cinq sur six) est la présence de l’élément aquatique (lac, fleuve, rivière, mer) mais aussi le trouble et l’émoi que procure la beauté des femmes quel que soit l’âge des uns ou des autres ou les années séparant les protagonistes de ces petits bonheurs inattendus. Ici le féminin se fait fascinant et dangereux.
Ces histoires de hasard toujours dans l’ordre du possible mais épicées du parfum des amours interdites dans un certain milieu bourgeois, artistique ou intellectuel, ne jouent jamais sur l’effet de chute, le suspense ou la surprise mais sont marquées par le raffinement des descriptions de l’environnement et des paysages, par une certaine délicatesse et un regard discret dénué d’appréciation morale dans les scènes d’initiation ou de plaisir.

Ces récits majoritairement masculins sur les différentes formes que peut prendre le désir amoureux portent une attention singulière non aux sentiments mais aux émotions du corps. À l’exception des Droits de succession, la plus longue, plus trouble et plus douloureuse nouvelle du recueil qui se clôt contre toute attente finalement sur un pardon apaisé, ces nouvelles nous restituent des souvenirs heureux nimbés d’une douce nostalgie ou des parenthèses sans importance fondamentale mais légères et joyeuses qui pourraient à l’occasion illuminer les heures sombres. 

La pudeur, l’art de la suggestion, un goût prononcé pour les "belles" images et les nombreuses références littéraires et cinématographiques qui émaillent régulièrement ces récits, rendent la découverte de ces nouvelles simples et classiques écrites avec une grande élégance fort agréable.

Dominique Baillon-Lalande 
(06/01/21)    



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Pierre MONTBRAND, Face à la mer
Quadrature

(Novembre 2020)
100 pages - 15 €

Version numérique
9,99 €