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Les voilà, ces femmes de maintenant, Paula, Judith, Brida, Malika et Jorinde. Chacune étant l’héroïne qui porte le titre d’un chapitre de ce livre. Un livre qui se lit comme on écoute attentivement une amie proche et à qui on a envie de répondre. Alors on se demande comment elle fait pour gérer ainsi sa vie, si tout va bien comme elle a l’air de le laisser deviner. Ou si, à l’occasion, il faudrait peut-être entendre ce qu’elle ne dit pas ! « Le jour où Paula constate qu’elle est heureuse est un dimanche de mars. » Jusqu’au chapitre suivant qui est alors consacré à Judith :« Elle a passé trois heures dans la nature avec son cheval. » Et de nous renseigner sur son lien avec Paula : « Paula était sa seule amie. Elles ne se ressemblaient pas. Paula était renfermée et aspirait à se faire accepter des autres filles, Judith était précoce, insolente et parfaitement indifférente aux trucs de filles. » Et puis, il y a Brida, qui a un lien avec les deux autres femmes. Et c’est alors une partie de la vie de Brida qui est racontée dans ce nouveau chapitre à son nom. Avec le chapitre Malika on se dit que l’on va mieux saisir tout cela, les événements, les années, les décisions qui semblent peut-être dépendre en partie les unes des autres, en réaction, ou bien seulement influencées par des acteurs extérieurs. Que ce soit volontairement, ou malgré elles, on retrouve, et c’est tout le talent de l’autrice, ce lien, ténu ou fort, selon leur vécu, ce lien décisif ou anecdotique, selon les situations. Les vies se tissent. Comme leur évolution au cours des années. Mais c’est lors du chapitre de Jorinde, où son lien de parenté avec une des femmes est alors révélé, que certains évènements seront peut-être "vus" différemment, mais toujours avec autant de finesse et de sensibilité. Un roman choral, alors, peut-être. Mais sans que cela soit perceptible, du moins au début, même si certains personnages semblent se connaître. Ce n’est que progressivement que leurs histoires indiquent leur lien et que des éléments apparaissent, alors à point nommé, pour donner plus de profondeur ou d’explications aux situations décrites et vécues. La narration ainsi n’en est que plus habile, et souvent "juteuse", apparaissant finement "tricotée". C’est peut-être pour cela qu’à la fin de notre lecture nous aimerions continuer à fréquenter ces femmes. Proposer notre aide ou notre avis à celles qui le voudraient, ou bien, tout simplement rester ainsi, proches. Anne-Marie Boisson (01/10/21) |
Sommaire Lectures Albin Michel (Août 2021) 336 pages - 19,90 € Version numérique 13,99 € Traduit de l’allemand par Dominique AUTRAND Daniela Krien L’amour par temps de crise est son second roman. |
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