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François LANGE


Le rituel des Monts d’Arrée


François Lange nous plonge à nouveau dans la Bretagne du XIXe siècle où les enquêtes policières ne disposaient pas des moyens d’aujourd’hui. Mais sans ADN ni téléphones portables, François Le Roy, inspecteur principal de la police impériale (en 1860, sous le règne de Napoléon III) parvient tout de même à résoudre les affaires les plus délicates.
Et c’est justement une de ces affaires très délicates qui lui est confiée par le préfet sur demande expresse du ministre de l’Intérieur qui a eu l’occasion d’apprécier personnellement les qualités de François Le Roy lors d’une précédente enquête. Difficile de refuser dans ces conditions même si le policier doit quitter sa juridiction de Quimper pour se rendre au milieu des Monts d’Arrée.

C’est là que tout a commencé avec la découverte d’un cadavre par un chiffonnier. « Il mit plusieurs secondes à comprendre qu'un homme était étendu à terre, la tête posée sur le seuil de la chapelle. Il était curieusement vêtu d'une robe blanche aux motifs compliqués et portait un drôle de chapeau, une sorte de coiffe qui lui tombait sur les yeux, ou plutôt sur ce que les oiseaux en avaient laissé. Horrifié, le chiffonnier réalisa tout à coup que ce qui ressortait de la bouche du mort, plantée au milieu de la barbe ensanglantée et des dents brisées, était une men-gurun, une hache de pierre noire comme du jais. »

La victime, Urbain Gaudi-Cérès, un riche notaire de la région, faisait partie d’une confrérie de passionnés d’histoire locale et collectionneurs d’objets anciens, le cercle druidique des Monts d’Arrée baptisé « La Fraternité de l’Homme Vert ». Que du beau monde dans cette association et notamment le comte Albert de Marchésieux, bonapartiste convaincu et proche de l’Empereur.

François Le Roy doit interroger les membres du cercle pour essayer de comprendre si le meurtre a un lien avec cette activité ou s’il s’agit d’une mise en scène ayant pour but de brouiller les pistes.

L’enquêteur peut compter sur le lieutenant de la gendarmerie locale qui se révèle aussi efficace et bon vivant que François. Les bolées de cidre frais et les pichets de bons vins ne vont pas manquer pour accompagner les copieux repas qui font office de réunions de travail. « Une fricassée de tripes hachées finement et cuisinées avec des oignons de Roscoff, de l'ail et du persil, l'ensemble accompagné de pommes de terre », voilà de quoi revigorer de solides hommes d’action.
Il faut dire que François a besoin de prendre des forces parce que, n’aimant pas trop monter à cheval, il effectue l’essentiel de ses déplacements à pied. La marche lui laisse le temps de réfléchir et d’apprécier les paysages dont le lecteur a ainsi la chance de profiter. Forêts, marais, tourbières, fermes en ruines, luxueux domaines ou auberges isolées, de jour comme de nuit, créent une atmosphère propice pour nous immerger ailleurs et autrefois.
« Des landes occupées par des troupeaux de moutons s'étendaient à l'infini. La végétation était plus courte, plus drue, plus ramassée sur elle-même afin de résister aux vents ravageurs déferlant, par épisodes, sur les versants des lignes de crêtes qui composaient le relief. Les couleurs étaient plus belles et les touches de violet des tapis de bruyères ou l'or des touffes d'ajoncs à la floraison désordonnée venaient rehausser le rose des grès ou la grisaille du granit dont les rocs hérissaient les collines. […] Au milieu d'un tel pays, les légendes n'avaient pas eu de difficultés à prendre forme dans l'imaginaire des hommes. »
 
Et puis, certaines promenades nocturnes, dans cette région où les contrebandiers d’eau de vie jouent à cache-cache avec les douaniers, lui permettent des rencontres dont certaines peuvent être utiles à l’enquête même si d’autres s’avèrent nettement plus dangereuses et le laissent dans un triste état.

Heureusement, le policier breton a la tête dure et nous pouvons être sûrs de le retrouver prochainement dans une nouvelle aventure. C’est le privilège des personnages récurrents et nous ne pouvons que nous en réjouir. Kenavo ar wech all. À suivre…

Serge Cabrol 
(08/12/20)    



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Noir & polar










Palémon
(Septembre 2020)
360 pages - 10 €












François Lange,

né au Havre en 1958, militaire puis officier de police, passionné d’histoire, se consacre maintenant à la sculpture sur pierre, à l’archéologie et à l’écriture.





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