Retour à l'accueil du site | ||||||||
« Le Père-Élios et la Mère-Ritou ne se parlent pas beaucoup. Et quand ils le font, ça se termine en claquements de portes. Les jours de semaine, le Père-Élios rentre tard, la Petite est couchée, la Mère-Ritou attend le Père-Élios pour le tenir informé des décisions qu'elle prend à propos de l'éducation de la Petite. Le Père-Élios se contente de dire, Tu as bien fait si tu penses que c'est ça qu'il faut faire, et c'est tout. » Ce qui frappe toujours dans les romans de Claudine Galea, c’est son écriture directe, claire, qui fait intensément partager les émotions, la violence des situations. Ici la narratrice est simplement nommée "la Petite", pas de première personne, mais nous suivons au plus près ce qu’elle vit, ce qu’elle ressent. La Petite habite dans une école de la banlieue de Marseille, sa mère (Henriette dite Mère-Ritou) est directrice de la maternelle. Le père (Christian dit Père-Élios) est militaire. Une deuxième partie, Le Sainte-Anne 1950, évoque la disparition du père d’Henriette, mécanicien sur un cargo qui relie régulièrement Alger à Toulon et, le 15 mars 1950, cesse brusquement d’émettre au large des côtes espagnoles. Les hydravions envoyés sur zone ne trouvent rien. L’histoire est mystérieuse. Le bateau aurait été signalé à Barcelone. Après une enquête des services secrets, le dossier est classé secret-défense. On n’en saura jamais plus… Sous le ciel bleu du plafond 1971-1977, malgré son titre lumineux, est une partie bien sombre. La famille quitte l’école pour s’installer dans la maison de Rose, la mère d’Henriette. La Petite entre au collège. Les relations au sein du couple ne cessent de se détériorer. Christian s’en va, Rose meurt, Henriette et sa fille restent seules. Henriette ne supporte pas cette séparation et la colère la rend prête à tout pour faire revenir Christian… La Petite a grandi, elle a maintenant dix-sept ans, et la dernière partie montre toutes les vies qui s’offrent à elle, tous les métiers possibles, toutes les joies et toutes les déceptions, tous les essais, les échecs, les recommencements, pour exister, vivre, aimer, être elle-même… Un roman captivant, émouvant, passionnant, à la fois initiatique autour de l’enfance et l’adolescence de la Petite au milieu d’un maelstrom de passions et de colères, de ciels bleus et de tempêtes, mais aussi un roman éclairant sur la période de l’après-guerre, de la Libération aux années 70, en passant par les guerres coloniales (Christian a servi en Indochine) et l’installation des rapatriés d’Algérie dans les quartiers Nord de Marseille. Tous les événements vus par le prisme d’une famille aux fortes personnalités et aux conceptions très divergentes. Claudine Galea, dramaturge et romancière, est vraiment un auteur suivre… Serge Cabrol (19/02/19) |
Sommaire Lectures Verticales (Janvier 2019) 250 pages - 19,50 €
Découvrir sur notre site d'autres livres de Claudine Galea : Le corps plein d'un rêve Rouge métro (roman jeunesse) |
||||||