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Florence AUBRY


Titan noir


Elfie, 18 ans, travaille dans un parc océanographique. Elle est ravie d’avoir été embauchée. Mais ce qui se présentait comme une belle opportunité va se muer petit à petit en cauchemar.
Chaque jour, les spectateurs qui affluent se précipitent avec une impatience non dissimulée pour assister au spectacle des orques. Ils n’ont d’yeux que pour les animaux et les soigneurs au sourire étudié, sans se douter des dessous peu reluisants du décor.

Devant le parc, régulièrement, des activistes dénoncent les conditions de détention des animaux sauvages. Pourtant, vous diront certains, on semble bien s’occuper d’eux, les soigneurs les aiment, ils sont nourris et n’ont pas à lutter pour survivre. D’ailleurs, la plupart des animaux n’ont connu que la captivité, comment pourraient-ils être malheureux au parc ?

Ces arguments font fi de bien de facteurs et les hommes, bien qu’ils semblent l’ignorer, n’ont pas le monopole de la souffrance.
La brutalité ne réside pas dans les gestes de l’homme à l’égard de l’animal mais dans la captivité en elle-même. Les règles n’y sont pas les mêmes que dans le milieu naturel, les repères inexistants pour les animaux sauvages.
La petite femelle s’est mise à pousser des hurlements de désespoir. Puis ça a commencé. Les coups qui résonnent sur les parois métalliques. Je ne voyais rien mais je savais exactement ce qui se passait. Elle prenait les deux ou trois mètres d’élan qu’elle pouvait prendre, et elle venait frapper son crâne contre la paroi. Ça a duré des heures.

Le roman, inspiré d’une histoire vraie, trace le parcours d’une orque mâle arrachée à sa mère et à son fjord quand elle était petite. Un des pêcheurs ayant participé à l’enlèvement suit l’animal dans sa vie captive, de parcs en parcs. La narration alterne entre la voix d’Elfie sur pages blanches et celle du pêcheur sur pages noires.  Ces deux voix permettent au lecteur de s’approcher au plus près des orques tout en dénonçant les souffrances subies par ces incroyables et majestueux cétacés lorsqu’ils sont en captivité.
Face à des violences incomprises, là où d’autres se résignent, cette orque se révolte.

Le texte est poignant, bouleversant. Il interroge chacun de nous sur notre rapport à l’animal, sur les responsabilités individuelles et collectives de l’homme à l’égard des animaux sauvages.

Voici un magnifique roman sur la condition animale.  À lire absolument !

Cécile De Ram 
(02/07/18)    



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Jeunesse







Rouergue

Collection doado
(Avril 2018)
192 pages - 12,50 €







Florence Aubry,
née en 1968, professeur documentaliste, est l’auteur d’une vingtaine de livres pour la jeunesse.


Bio-bibliographie
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