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Douze nouvelles volées à la vie quotidienne de personnages ordinaires dans la ville de Liège et sa banlieue aujourd’hui. Les démarrages se font souvent sur les chapeaux de roues, « Les auspices ne lui étaient pas favorables » (in Au mépris des sémaphores), avec autodérision comme avec l’éternel pigeon version jeune amoureux éconduit d’Un petit coup de main : « Je mourais toujours le premier. Quand on jouait dans le terrain vague au fond de la rue. Cowboys ou Indiens peu importait : j’étais mort dès la première bagarre, bon pour suçoter un brin d’herbe à plat ventre tandis que les héros continuaient à s’affronter » ou moquerie comme dans Cent cinquante grammes de Christophe Colomb : « À nous voir tendrement enlacés sur cette photo, on dirait le couple idéal. Je n’avais pourtant qu’une envie au moment où le flash avait crépité : arracher un à un les poils de sa barbe au jeune cadre branché qui me malaxait l’épaule. » Certains personnages sont jeunes, d’autres moins. On y trouve un peu plus de femmes que d’hommes comme narrateurs mais l’autre genre dans les deux cas s’impose vite en ombre portée et, que ce soit sur huit ou vingt pages, chaque nouvelle s’amuse à confronter plusieurs personnages pour se focaliser non seulement sur leurs pensées mais aussi sur leur comportement ou celui de leur entourage. Plus cocasses et drôles que tragiques, empreints de légèreté, de fantaisie, d’humour mais aussi de tendresse, ces courts récits mettent en scène un polaroïd de la vie quotidienne contemporaine où des individus qui nous ressemblent étrangement, avec leurs peurs, leurs failles et leurs désirs, se dévoilent dans leur intimité. Et tous à leur façon se questionnent sur la relation avec leurs proches, sur le jeu de masque auquel on se livre pour se protéger, sur le rôle que chacun joue face aux autres. Dans ces conditions comment rester soi-même, comment percevoir la vérité sous l’illusion du jeu social et affectif, comment rester soi et à qui faire confiance ? La diversité des situations, la vivacité du style, les ambiances habilement suggestives, le recul et l’espièglerie de l’auteur à croquer ses voisins et probablement à se moquer d’elle-même, se conjuguent très agréablement pour nous offrir un recueil cohérent, bien ficelé et jouissif. Dominique Baillon-Lalande (07/05/18) |
Sommaire Lectures Quadrature (Février 2018) 130 pages - 16 €
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